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Marché

New York reste New York

Les tensions sur la scène diplomatique n’affectent pas le moral des exposants français à la cinquième édition de l’Armory Show.


Marie Bovo, Nuits, suites
photographiques, les villes,
2002, 120 x 120 cm, tirage
argentique.
© Galerie Roger Pailhas.
NEW YORK. «Je pense que le milieu de l’art est totalement au-dessus de cela. Philip Nelson, galeriste à Paris, est optimiste : la politique internationale ne va pas affecter l’intérêt des collectionneurs américains pour les artistes français. Nous participons au salon depuis ses débuts, avec beaucoup de jeunes pas du tout connus en Amérique. Cette année, nous exposons des gens comme Stéphane Calais, Didier Courbot ou encore Guillaume Paris». Roger Pailhas, installé à Marseille, ne perçoit pas non plus de signal négatif sur le plan des ventes. «Mais les clients américains ne constituent pas l’essentiel de notre clientèle. Cela dit, il n’est jamais facile de vendre de jeunes artistes français à New York. Les Américains ont du mal à savoir ce qui se passe hors de chez eux et ils préfèrent que ce soit des galeristes américains qui le leur montrent… Nous aurons Corinne Marchal et Olivier Millagou, qui ont fait l’objet d’un one man show sur notre stand à la FIAC en 2001 et 2002. Et aussi Marie Bovo, dont ce sera le tour en 2003.» Comme pour bon nombre de galeristes étrangers (qui composent la moitié des quelque cent trente-quatre exposants), l’Armory Show s’avère une excellente vitrine pour la création contemporaine mais la rentabilité de l’opération vient des talents plus confirmés : Buren ou Dan Graham chez Pailhas, Spalletti chez Anne de Villepoix. Chez cette dernière, on fonde de bons espoirs sur Suzanne Lafon ou sur Barthélémy Toguo, dont une toile a été vendue lors du premier Art Basel Miami qui s’est tenu en décembre dernier. En 2003, les galeries françaises sont au nombre de dix. Agnès b, Daniel Templon, Xippas et Eric Dupont ne font plus partie de la délégation tandis qu’apparaissent Anne de Villepoix et Air de Paris. Des Moscovites sont présents pour la première fois : Aidan et KL. «Du côté des exposants américains, nous avons également des nouveautés intéressantes», explique Isabelle Dupuis, l’une des organisatrices, en particulier une délégation nourrie de jeunes galeries de la côte ouest, comme Mary Goldman et Susanne Vielmetter de Los Angeles, ou Rosamund Felsen de Santa Monica». Pendant la durée de la foire, une installation de Victor Matthews flottera sur l’Hudson : 2 985 parapluies peints, rappelant les victimes du World Trade Center.


 Rafael Pic
07.03.2003