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Politique culturelle

Henryk Kunzek
NaprzÛd, magazine du parti social-démocrate, 1905
© Europalia Polska 2001


Europalia : l'Europe en ligne de mire

La manifestation tourne cette année son regard vers la Pologne. Après 32 ans d'existence, Luc Stainier, son directeur général, dresse un bilan.

Quelle est l’origine du projet ?
Luc Stainier.
Europalia est née en 1969 d’une société à but non lucratif de Bruxelles. Ses deux caractères essentiels reposaient sur sa pluridisciplinarité et son rôle de diffusion de la culture. Toutes les disciplines artistiques sont à l’honneur avec pour seule unité la culture du pays invité. A l’origine, le terme Europalia vient de Europa et Opalia ( fête romaine des moissons ), nous avons cependant accepté d’accueillir le Japon et le Mexique, pays n’appartenant pas à l’Union européenne. Après l’Italie, la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, cet événement peut aujourd’hui se vanter de son caractère international. Cette année, la Pologne nous ouvre les portes de sa culture : au total ce sont plus de 200 événements sur trois mois.

Comment a évolué ce festival au fil des ans?
Luc Stainier.
Jusqu’en 1998, notre festival avait lieu tous les deux ou trois ans avec des budgets très importants pouvant atteindre 950 millions de francs belges, comme ce fut le cas en 1989 pour le Japon. Par la suite, nous sommes passés à des manifestations annuelles aux coûts moins élevés. La fréquentation a également subi une baisse significative : 1,5 millions de visiteurs pour le Japon, l’Espagne, l’Autriche ou le Mexique, mais 180 000 visiteurs pour la République Tchèque en 1998. Malgré ces modifications, le festival conserve sa notoriété.

De quelle manière gérez-vous vos partenariats et le financement global du festival?
Luc Stainier.
Nos partenaires culturels diffèrent tous les ans en fonction du pays choisi. Salles de concerts, de spectacles, musées, galeries, théâtres participent avec nous au choix des thèmes. De manière générale, il nous faut environ 2 ans pour mettre sur pied un festival, contacter les lieux d’accueil et boucler un budget fixé sur la base d'un tiers financé par les pouvoirs publics belges, un tiers par le sponsoring et un tiers par la billetterie. Nous rencontrons parfois certains problèmes, avec la Turquie notamment, le festival consacré à ce pays n’a toujours pas eu lieu.

Dans le cas de la Pologne, cette année, expliquez-nous l’organisation et les points forts.
Luc Stainier.
Nous avions déjà un projet de festival avec ce pays en 1996, mais il a été retardé. Notre choix s’effectue en fonction des états candidats. L’organisation se base sur un partenariat entre les représentants des deux pays. Nous décidons alors du programme, de la liste des manifestations et des thèmes abordés. Nous fonctionnons avec 14 personnes en Belgique auxquels il faut ajouter les participants étrangers. En ce qui concerne le festival 2001, un accent a été mis sur la musique par de multiples interprétations orchestrales et sur le cinéma avec plus de 80 films polonais. En 2003, nous interromprons cette série d’Europe centrale pour revenir sur l’Italie qui avait fait l’objet de notre première édition.


 Stéphanie Magalhaes
08.10.2001