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Expositions

Léonard : au début était le dessin

Du Portrait d’Isabelle d’Este à la Bataille d’Anghiari, plus de 130 dessins et 12 manuscrits retracent l’univers du père de la Joconde.


Léonard de Vinci, Tête de
femme presque de profil
,
musée du Louvre, D.A.G.,
Inv 2376 recto
© R.M.N. /M. Bellot
PARIS. Sous la pyramide, les visiteurs hésitent : Michel-Ange ? Léonard de Vinci ? En exposant simultanément les deux plus grandes figures de l’histoire de l’art du XVIe siècle, le Musée du Louvre entend bien mettre en valeur les richesses de son cabinet d’art graphique. À la différence du maître de la Chapelle Sixtine dont les dessins n’occupent que deux salles des appartements du premier étage de l’aile Denon, l’artiste toscan bénéficie d’un traitement de faveur avec quatorze salles d’exposition mises en scène par Jean-Michel Wilmotte. Compte tenu de la fragilité des œuvres, des mesures de conservation préventive ont été prises : luminosité et température contrôlées, tandis qu'une attention particulière est accordée à la sécurité : entrée limitée à 400 personnes, des alarmes et des caméras pour surveiller les moindres faits et gestes des visiteurs. Toute la genèse de l’œuvre picturale de Léonard est là : études de paysages pour l’arrière-plan de La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne, recherches de composition pour L’Adoration des Mages ou croquis de grotesques témoignant de son intérêt pour les différentes formes d’expression humaines. «Il n’y a pas de progression dans son travail, il a fait preuve de génie dès ses premières œuvres et jusqu’à la fin de sa vie.» explique Varena Forcione, une des commissaires de l’exposition. On découvre ainsi dans la première salle, consacrée à son apprentissage dans l’atelier de Verrocchio, des études de draperies sur toile de lin illustrant la parfaite maîtrise graphique de l'artiste… alors âgé de 17 ans ! Grâce à des cartels complets et des textes informatifs dans chaque section, cette présentation donne également l’opportunité de révéler au public le résultat des recherches menées depuis des années sur le fonds du Louvre. Outres des datations et des nouvelles attributions, le visiteur peut découvrir le seul carton préparatoire connu pour la Vierge aux rochers : une tête de saint Jean-Baptiste. Si on connaissait l'importance du dessin acheté et retouché par Rubens, la Bataille d’Anghiari, seul témoin de la fresque disparue commandé pour le Palazzo Vecchio en 1503, on ignorait la présence, sous de nombreuses retouches, du tracé initial de Léonard. Pour symboliser l’influence de l’artiste sur les générations postérieures, une commande publique a été passée à l'artiste contemporain James Coleman. Son interprétation de La Cène clôt l'exposition.


 Stéphanie Magalhaes
09.05.2003