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Marché

La province monte à Paris

Les «Temps forts» de Drouot-Montaigne se renouvellent avec la défection de sociétés parisiennes et l’arrivée de maisons régionales.


Coupe Sassanide,
Iran, VIe-VIIe siècle ,
Estimation : 400/500 000 €
© Boisgirard & Associés
PARIS. Depuis 1995, les amateurs d’art et les habitués des salles de ventes se donnent rendez-vous dans les salons de l’Hôtel Drouot pour y découvrir les œuvres majeures des ventes à venir. Cette année, ils doivent s’attendre à quelques changements : Artcurial Briest Poulain Le Fur est absent et le cabinet Camard revient. Alors que le ministère de la Culture s’investit dans une vaste politique de décentralisation, les «Temps forts» ouvrent, pour la première fois, leurs portes aux commissaires priseurs régionaux. « C’est dans un esprit de regroupement et de défense du patrimoine français que j’ai décidé d’inviter des maisons de vente de province explique maître Georges Delettrez, président de Drouot Holding. Cette manifestation influe-t-elle sur la réussite des ventes ? «Plus on expose les beaux objets, plus la convoitise des acheteurs se fait sentir. L’année dernière, plus de 10 000 personnes ont fait le déplacement. Ce succès énorme est bien le reflet du dynamisme du marché de l’art de Drouot». Parmi les pièces maîtresses de ce «musée éphémère», l’art ancien a la part belle avec un panneau parqueté (1626) de Pierre Brueghel le Jeune, Le Paiement de la dîme (Millon et associés, 500/700 000 € - 27 juin 2003), une coupe ovale iranienne en argent des VIe-VIIe siècles ( Boisgirard et associés, 400/500 000 € - 26 juin 2003) ou encore un paravent en moquette de la Savonnerie (Choppin de Janvry SVV., 375/400 000 € - juin 2003). Philippe Rouillac de Cheverny propose une paire de gouaches sur vélin (1786), Le Siège de Yorktown et La Prise de Yorktown par Louis-Nicolas van Blarenbergh, commande de Louis XVI pour l’offrir au comte de Rochambeau (300 000 € - 1er juin 2003). Cette exposition est aussi l’occasion de découvrir en avant-première des pièces de la collection de François Arp qui sera dispersée le 12 juin prochain : Tête-nez (1925-1926), relief estimé à 200/300 000 € ou Torse et nombril à 120/150 000 €. Piasa mise sur une valeur sûre avec une Baigneuse assise endormie de Renoir (800 000/1 200 000 € - 20 juin 2003), tout comme Pierre Bergé et Associés avec des Heures à l’usage de Rome illustrées de 54 miniatures du maître François de Guelde (100 000 € - 16 juin 2003). L’été s’annonce riche en œuvres d’art…


 Stéphanie Magalhaes
20.05.2003