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Marché

Objets du siècle dernier

Lancé en 2002, le salon « XXe siècle » est particulièrement fourni en créations de l’après-guerre.


Gio Ponti Table basse, 1950
Bronze, marbre et verre
© Galerie Dewindt
PARIS. En une quinzaine d’années à peine, le mobilier du XXe siècle est devenu une discipline capitale pour les maisons d’enchères et les antiquaires, qui y trouvent désormais une véritable source de rentabilité financière. « Alors que les ventes pour ces pièces ont atteint en quelques années des sommes importantes, il est étonnant de constater qu’il n’existait aucune foire spécialisée dans ce domaine », déclare Rik Gadella, l’organisateur du salon. L’an dernier, quinze mille visiteurs l’avaient découvert. Avec un optimisme peut-être exagéré, d’autant que le principe de la section centrale - en 2002, une sélection d’objets emblématiques proposée par vingt-cinq ambassadeurs étrangers à Paris - n’a pas été reconduit, les organisateurs en attendent dix mille de plus. Du côté des exposants, on se montre généralement satisfait, en soulignant que l’essai doit être transformé : « C’est un bon salon, faute de quoi nous ne serions pas revenus explique-t-on chez Olivier Watelet mais nous n’avons pas découvert de nouveaux collectionneurs ». Le message est clair : la manifestation a besoin de s’élargir si elle souhaite véritablement décoller. « Il serait indispensable que l’ensemble du XXe siècle soit bien représenté, avec des marchands spécialisés dans l’avant-guerre autant que dans le contemporain, ce qui n’est pas encore le cas ». Dans ce dernier domaine, la galerie Kreo, qui expose Marc Newson, Martin Szekely ou Jerszy Seymour, reste prudente sur les retombées à attendre de sa participation : « Je viens au salon davantage pour la vitrine qu’il constitue que pour le chiffre d’affaires qu’il peut générer dans l’immédiat » explique Didier Krzentowski. S’il est un point sur lequel tout le monde semble concorder, c’est l’aspect formateur de la manifestation : s’y côtoient la Sécession viennoise (chez Bel Etage), le Bauhaus (chez Fiedler), les francs-tireurs italiens (Mollino et Fornasetti chez Pegaso), les classiques (Jouve, Royère, Raphaël, Arbus ou Poillerat chez Danant, de Beyrie ou Jousse), le PVC coloré des années 1970 (Guy de Rougemont au Passage) ou les dernières tendances, d’Arad aux Bouroullec en passant par l’inclassable Mikaeloff…


 Olivier Reneau
05.06.2003