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Marché

Le Carré rive gauche fait peau neuve

Sous l’impulsion d’un comité rajeuni, les « Cinq jours de l’objet extraordinaire », qui fêtent leur vingt-cinquième édition, choisissent une approche thématique.


Secrétaire en armoire à décor
de laque de chine et vernis Martin,
attribué à Pierre Macret,
Paris, c. 1765-1770
© Galerie Luc Bouveret
PARIS. «C’est la première fois que son bureau est élu en bloc, sur un programme, explique Marc-Antoine Patissier, le vice-président et secrétaire général du Carré rive gauche depuis les élections de novembre dernier. Sa mise en œuvre n’a pas tardé. Les quelque cent antiquaires qui composent le Carré rive gauche, délimité par les rues du Bac, de l’Université, des Saints-Pères et le quai Voltaire, proposent une formule renouvelée, sous forme de croisière thématique, pour les Cinq jours de l’objet extraordinaire. Les escales ont pour nom « Songes de la Baltique », « Vacances romaines » ou « Curiosités vénéneuses ». On y verra bien sûr des pièces Haute Epoque ou des tableaux XIXe siècle, de l’argenterie russe chez Revillon d’Apreval, une tapisserie de Beauvais à sujet chinois chez Chevalier, une console italienne rose chez Demachy, le président du Carré, ou un curieux lustre à poisson chez Ghislaine David. Mais aussi des créations beaucoup plus contemporaines. En effet, depuis les années 1990, des marchands de mobilier XXe siècle et de design se sont installés dans le quartier, notamment rue de Lille. C’est dans ces discipline qu’opèrent les nouveaux venus. Vintage (8, rue des Saints-Pères) est tenue par une jeune marchande de vingt-quatre ans, Fiona Salanic. «J’exposerai des meubles en résine de Gaetano Pesce, qui sera présent au vernissage. C’est le printemps ! Je vais mettre de la pelouse, des pièces de Garouste et Bonetti avec de la paille, de grandes compositions de Philippe Pasqua, avec des papillons et des fleurs.» L’ancienne galerie de Bernard Blondeel (11, rue de Lille) a été rebaptisée Arkhan depuis le mois de janvier. L’un de ses animateurs, Geoffrey Renaud, était installé aux puces de Saint-Ouen, au Marché Biron, depuis treize ans. «Nous ne présenterons que Dominique, avec des créations qui couvriront la période 1924-1970. Notre but est de faire reconnaître cet ensemblier-décorateur à sa juste valeur. Nous lui consacrerons prochainement un livre avec Félix Marcillac.» Conscient que les objets extraordinaires arrivent toute l’année, le Carré a décidé de se renforcer avec l’arrivée d’un coordinateur, Pierre-Henri Vis-Derenne, qui tiendra une base de données constamment actualisée sur les nouvelles acquisitions. Le Carré a vocation à être autre chose qu’un comité des fêtes, conclut Marc-Antoine Patissier. Et il doit fonctionner toute l’année. Nous réfléchissons à la création d’un événement pour l’automne, sous forme de prix littéraire. »


 Rafael Pic
11.06.2003