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Expositions

La Passion selon Ipoustéguy

À 83 ans, le célèbre sculpteur français pose le ciseau et prend le pinceau, afin d’illustrer les derniers moments du Christ.


«En vieillissant, je me suis aperçu que le Nouveau Testament, l’épopée de Jésus, était le reflet de notre monde». En 61 gouaches sur papier, reproduites dans un bel ouvrage au format à l’italienne, Ipoustéguy a ici imaginé un album lumineux et serein. Chaque double page présente la reproduction d’une image, accompagnée d’un bref commentaire de l’auteur. Image 20, par exemple : «Jésus est accompagné de ses douze disciples. J’ai essayé de montrer la solidarité, la gentillesse de ces gens entre eux, leur amitié». La peinture reproduite en vis-à-vis, aux tons rose et jaunes, évoque des profils et des présences, immaculés, dessinés à l’aide d’un système de pochoirs. Ipoustéguy prolonge ainsi les recherches sur les notions d’ombre et de secret, qu’il réalisait récemment encore en bronze. Étonnant ! De lui, on connaît surtout les monuments célébrant le mouvement, le travail et le peuple. Cependant, en 1940 déjà, ce fils de menuisier (comme le Christ) modelait en terre une Pietà colossale, avant de dessiner certains vitraux de l’église de Montrouge. Le drame de la mort et le mystère du divin ont constitué les thèmes de ses plus étonnantes sculptures, consignées en 2001 dans un catalogue raisonné paru chez le même éditeur : Le Christ à Mac Gee (1950), L’Agonie de la mère (1972), La Mort de l’évêque Neumann (1976), etc. On ne s’étonnera pas que Monseigneur Lustiger ait salué en personne la parution du livre, lors d’une cérémonie à l’église parisienne Saint Roch…


 Françoise Monnin
13.06.2003