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Marché

Trois questions à Jennifer Flay

La galeriste, installée dans la très active rue Louise Weiss, a baissé le rideau le 31 mai dernier.



Pourquoi fermez-vous ?
Jennifer Flay.
Le travail d’une galerie est beaucoup plus complexe et coûteux qu’on ne l’imagine et il se trouve que je n’arrive pas à rendre la mienne viable économiquement. Ma passion et mon engagement pour l’art contemporain restent évidemment inchangés. Je suis très triste de fermer. J’ai beaucoup de respect pour les collègues qui arrivent à faire face à un contexte difficile : celui d’une crise économique doublée d’une crise de valeurs dans un marché de l’art très réactif.

Quel est votre bilan ?
J. F.
Je suis très fière de ce qui s’est passé à la galerie pendant ces douze années et je remercie le public et les artistes qui m’ont suivie. Je suis touchée quand j’entends dire que je suis une des galeries qui ont contribué à la revalorisation de l’art français en exposant des artistes comme Claude Closky, Dominique Gonzalez-Foerster et Xavier Veilhan. Je suis aussi très fière d’avoir montré Felix Gonzalez-Torres très tôt et d’avoir été considérée par lui comme une de ses proches. Il y a eu beaucoup d’expositions marquantes : Karen Kilimnik, Matthew McCaslin, Liz Larner et John Currin parmi tant d’autres. Aujourd’hui mon bilan c’est d’avoir porté un regard cohérent (d’après les commentaires) sur l’art international et aussi d’avoir su regarder l’art de mon pays d’adoption avec la même clarté.

Quels sont vos projets ?
J. F.
Dans l’immédiat il me faut du temps. J’ai travaillé auparavant pour Catherine Issert, Daniel Templon et Ghislaine Hussenot, j’évolue donc depuis vingt-deux ans dans le milieu des galeries. J’aimerais désormais réfléchir à un cadre qui intègrerait les modifications des pratiques artistiques (film 35 mm, nouvelles technologies), qui échappent au cadre d’une galerie à proprement parler. D’autant plus que certains artistes ont envie de faire d’autres types d’expositions (dans un jardin par exemple). Cette perspective est extrêmement motivante et je réfléchis à la création d’un bureau d’étude.


 Frédéric Maufras
16.06.2003