Picasso au Marais

Si la clarté est la qualité première d’un site internet, musee-picasso.fr remplit sa mission. On s’y oriente facilement, dans un environnement graphique agréable. L’histoire de l’hôtel Salé, où est logée la collection, et de la dation qui a donné naissance au musée sont présentés sans fioritures. La carrière de l’artiste est retracée en treize grandes étapes, des débuts aux « années Jacqueline », en passant par le cubisme, le surréalisme, la guerre ou Vallauris. Pour chacune de ces périodes, quelques œuvres sont présentées et scrupuleusement légendées. Pas d’animation spectaculaire mais la possibilité bienvenue de voir une sculpture sous plusieurs angles ou d’étudier certains détails - ainsi, sur l’Autoportrait de 1906, la bouche de Picasso ou son œil noir, perçant, qui a tout vu. Si l’on attend d’internet la profusion propre aux encyclopédies, on ne manquera pas d’être déçu : d’originales sections comme « Picasso collectionneur » ou « Le sacrifice » (qui soulage de l’inévitable chapitre sur la corrida) ne sont pourvues que d’un ou deux tableaux sèchement commentés. Les archives consultables du musée se limitent aux expositions depuis 1999 et la rubrique « Evénements » se borne à mentionner la parution du catalogue sur la collection tchèque Kramar, qui a déjà six mois d’âge. Péchés de jeunesse, sans doute, tant internet se prête à une actualisation rapide… En attendant, on pourra patienter en naviguant sur les sites du « Réseau Picasso » ou lire quelques classiques indiqués dans la bibliographie, des Peintres cubistes d’Apollinaire aux Souvenirs intiimes de Fernande Olivier.