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Peinture XIXe, suivez le mouvement

À côté des impressionnistes qui dominent le marché, la peinture XIXe recouvre des mouvements très différents qui ont chacun leur public et peuvent se révéler d’excellents placements mais, là comme ailleurs, la prime va aux investissements sur les valeurs reconnues

L'indice général des prix de la peinture du 19e siècle - qui couvre tous les artistes nés entre 1760 et 1859 - est, ainsi que nous l'avons vu dans notre numéro 28, d'une grande stabilité. Depuis 1999, il évolue en fait au-dessous de l'indice général de la peinture et se situe à 121 fin 2002 contre 142 pour ce dernier. Mais chacun des grands mouvements picturaux de cette période a une évolution différente qui mérite analyse.

Nous disposons pour cela d'une étude d'Artprice portant sur 5 mouvements : le Romantisme, les Pompiers, les Orientalistes, l'école de Barbizon et les Impressionnistes. Dans chaque cas, elle enregistre uniquement les artistes français. Sur un chiffre d'affaires global en 2002 de 208 Millions € les impressionnistes représentent 88% , les quatre autres mouvements se partageant à peu près également le reste.

Des évolutions différentes mais convergentes
L'évolution des prix des Romantiques français, pour lesquels ont été enregistrés en 2002 47 tableaux et un chiffre d'affaires de 5,6 millions , est très proche de celle de l'indice général: 100 euros investis en 1997 en "valent"126 fin 2002, après un pic à 154 en 2001

Avec 394 tableaux vendus en 2002 pour un montant de 6,7Millions, l'évolution de l'Ecole de Barbizon est voisine : après avoir atteint le même niveau de 154 en 2001, elle retombe à 136 fin 2002

Les Pompiers-- 47 peintures adjugées dans l’année pour un montant de 5,6 Millions se retrouvent au niveau de l'indice général de la peinture. 100 investis en 1997 en "valent" 146 en 2002

Ce sont les Orientalistes, dont 292 tableaux ont été vendus en 2002 pour un total de 7 Millions qui réalisent la progression la plus forte et la plus régulière. Leur indice est à 166 fin 2002

Quant aux impressionnistes, dont les ventes-records alimentent la chronique, et qui représentent la majeure partie du marché 19e avec un chiffre d'affaires de 183 Millions E en 243 tableaux, l'évolution régulière de leur indice les améne fin 2002 à 144 E, après un pic de 159 en 2000.
En France, ce sont eux aussi qui dominent en termes de chiffre d’affaires individuel, et même de nombre de transactions dans le cas des inépuisables Boudin ou Luce

La prime aux valeurs reconnues
Au final, chacun de ces mouvements montre un taux d’évolution supérieur à celui de la période. Si l’on sort du domaine français, on constate qu’il en va de même pour des mouvements voisins comme les Impressionnistes américains qui atteignent 221 fin 2002 ou l Hudson River school 279, tandis que les Peintres victoriens sont à 150 et la Peinture de plein air anglaise 163. Ce sont les obscurs, les artistes non reconnus et non repris dans les mouvements qui tirent l’indice général du 19e vers le bas.
Moralité, sur le plan du strict investissement, concentrez vous sur les peintres clairement rattachés à une tendance ou une école reconnue.


 Jacques Dodeman
19.06.2003