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Expositions

Pierre Jahan en Plain-chant

Quelque mois après la disparition du photographe, l'exposition collective de la galerie Michèle Chomette donne l'accès à part la plus secrète de son travail, habitée par le génie d'un poète.


Pierre Jahan, série Plain-Chant, 1947
Quand, en 1945, le ministère de l'Information lui confie la mission d'aller tirer le portrait de tout ce que la France compte d'artistes et d'écrivains, Pierre Jahan, peintre et photographe, sait que l'affaire peut aller plus loin que la prestation qu'on lui demande. Avec Jean Cocteau, il nourrit le projet d'illustrer les quatrains de "Plain-Chant", publié en 1923. Jahan attendra deux ans avant de soumettre le projet au poète, qui accepte sous réserve de maîtriser la réalisation. On forme le couple idéal, destiné à jouer le long poème d'amour. La jeune femme est un des modèles de Jahan, elle présente un nageur bien fait qui convient au poète. Les cinquante photographies, toutes soumises à l'approbation de Cocteau et au besoin recommencées, ne seront jamais publiées dans leur intégralité. Il faut attendre 1986 pour qu'un portfolio d'une sélection de douze épreuves, tirées par Jahan, voie le jour par les soins de l'éditeur et galeriste Michèle Chomette. Ouvert à la faveur d'une exposition collective qui présente le meilleur des auteurs de la galerie, un des trente exemplaires de Plain-Chant livre à plus de cinquante ans de distance les troublantes visions nées de la poésie et de la photographie.


 Hervé Le Goff
07.07.2003