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Musées

Aert van Der Neer Village hollandais, vers 1640, © Musée des Beaux Arts de Carcassonne


Marie Noëlle Maynard, du musée des beaux-arts de Carcassonne.

Le conservateur est à la tête d’un ensemble pictural homogène, duquel elle nous présente un tableau d'Aert Van Der Neer, Village hollandais au bord d’un canal.

Créé en 1836, le musée occupe les imposants bâtiments de l’ancien Présidial datant du 17e siècle. La collection permanente se constitue principalement de toiles anciennes des écoles hollandaises (Fermes au bord de la route de Van Goyen, le Bouquet de fleurs de Jan Van Huysum…), italiennes, espagnoles et françaises (entre autres avec Rigaud avec deux portraits, celui du Conseiller François Custanier et celui de son frère, Les Apprêts d’un déjeuner de Chardin) des 16e, 17e et 18e siècles et de la seconde moitié du 19e siècle avec la présence de tableaux académiques et orientalistes.

Parmi cette vaste collection, Marie Noëlle Maynard accorde une attention particulière à un des tableaux de l’artiste hollandais Aert Van Der Neer : le « Village hollandais au bord d’un canal » peint vers1640. « Rentré en 1891 au musée, il nous fut légué par le grand amateur d’art et collectionneur carcassonnais Coste-Reboult. Van der Neer était principalement un peintre paysagiste. Influencé par les travaux de Hendrik Avercamp, il ne s’est consacré à la peinture qu’à la fin de sa vie. Ses travaux furent essentiellement des paysages enneigés, pris au sein de turbulences climatiques ou encore immergés dans une lumière dramatique. Se déroulant tard le soir, au clair de lune ou très tôt le matin, sa peinture se caractérise principalement par l’intensité et la particularité de la lumière qu’il a su capter à ces différents moments de la journée.

«La scène du Village hollandais au bord d’un canal se déroule le matin très tôt sous un ciel rosissant. Au premier plan un chasseur s’apprête à tirer sur des canards. Au second plan se détache un petit village dont on peut apercevoir les maisons et une multitude de détails nous informant par la même sur l’habitat à cette époque. Au sein de cette toile règne une atmosphère ni mystérieuse, ni insolite mais paisible, donnant cette impression d’être à l’arrêt et qui séduit le regard. Ce tableau nous fut remis dans un très bon état général sans lacunes apparentes. Ce dernier a fait l’objet d’un nettoyage de surface l’an dernier, ce qui a permis de lui restituer les éléments coloristiques que le vernis avait pris sur l’ensemble du tableau. Il retrouve ainsi son éclairage d’origine qui est entre chien et loup (entre le jour et la nuit) et également les multiples nuances qui caractérisent l’œuvre de ce peintre intimiste, tels que le rose du ciel, la qualité des feuillages, les reflets...».


 Souad Hali
18.10.2001