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Expositions

Bracelet en or massif aux extrémités ornées d'une tête de taureau, Marosvasarhely (Târgu Mures, Roumanie), Première moitié du IIe millénaire avant J.-C.


La Hongrie d'avant la Hongrie

Les trésors de la préhistoire hongroise sont à découvrir au musée des Antiquités Nationales.

Dans le cadre de la saison hongroise MAGYart, qui regroupe de nombreuses manifestations culturelles à travers la France jusqu’à la fin de l’année, 590 parures en or, provenant du cabinet d’orfèvrerie du musée national hongrois sont présentées au Musée des Antiquités Nationales. Ces objets, d’une grande variété de forme et de décors, proviennent d’ensembles funéraires ou de trouvailles isolées dans le bassin des Carpates, surtout en Transylvanie en raison de la présence d’or natif et de gisements aurifères facilement exploitables.

«Nous proposons au public un parcours chronologique regroupé par zones géographiques qui s'étend du Chalcolithique(4500-2800 av. J.-C.), en passant par l’Age du Bronze (2800-800 av. J.-C.) jusqu'à l’Age du Fer (800 av. J.-C. – jusqu’à notre ère). Pour permettre au public de saisir la subtilité des diversités régionales en termes d’ornements et de formes ainsi que les influences subies dans le bassin des Carpates», explique la commissaire de l’exposition, Christine Lorre. Pour une meilleure compréhension, «des comparaisons sont faites avec des trouvailles plus récentes qui sont bien documentées, nous permettant ainsi d’avancer des hypothèses sur l’origine des dépôts».

Parmi les pendeloques, bracelets, perles, anneaux, colliers, fibules ou torques, quelques objets se détachent par leur facture exceptionnelle : ainsi ces deux plaques en argent (un métal rarement utilisé pour les bijoux), à décor géométrique. On pense qu’elles ont pu orner une ceinture qui aurait accompagné une riche défunte de l’Age du Fer (5e siècle av. J.C.). Ou ce bracelet en or massif richement orné, à enroulements terminaux à deux volutes, qui ornait sans doute le poignet d’une reine ou d’une princesse de l’Age du Bronze. Ou encore ces deux appliques de bouclier en tôle d’or à décor de cervidés, réalisé au repoussé. De culture scythe, ces deux appliques sont pratiquement les seules pour lesquelles le contexte originel est connu. On suppose qu’elles étaient appliquées, au niveau de l'umbo (l'axe central), sur un bouclier funéraire, qui devait accompagner le guerrier dans son voyage vers l’au-delà.


 Souad Hali
12.10.2001