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Culture.fr : une vitrine pour l’internet culturel

Donner une impulsion décisive à l’Internet culturel français en multipliant le nombre de visiteurs sur des sites de qualité. C’est le premier objectif fixé par Jean-Jacques Aillagon au nouveau portail mis en ligne cette semaine par son ministère.


culture.fr
Fait important et nouveau dans un domaine jusque là quelque peu frileux, le ministre croit fermement au partenariat public - privé pour le développement culturel et ne manque pas une occasion, exemples et citations à l’appui, d’en souligner le besoin et l’efficacité. La création de ce site et son fonctionnement s’appuient sur ce credo. Un comité d’orientation réunissant des acteurs de l’internet culturel public – institutions culturelles, départements du ministére, musées - et privé - sites associatifs, commerciaux, médias électroniques - a participé à l’élaboration du projet et continuera à suivre son développement .
Le portail culture.fr ne se propose ni de créer de nouveaux contenus ni de se substituer aux moteurs de recherche en quête d’exhaustivité, mais d’apporter une meilleure visibilité et une plus grande audience à ce qu'offrent les sites culturels existants, de sélectionner et de présenter des sites de qualité, qui sont invités à proposer à leur tour des contenus.

Ambitions et moyens
Les moyens mis en oeuvre sont-ils à la hauteur de ces ambitions ? Au numéro zero du site, l’impression est positive. Page d’accueil claire, couleurs harmonieuses, la réalisation graphique de Panoplie est de très bon goût , presque trop lisse dans le monde de surenchères de l’internet, et l’on souhaiterait une hiérachisation plus forte de l’information en « une ». Mais le bon goût est aussi une originalité.
Trois points d’entrée principaux pour accéder aux contenus: par thèmes, couvrant tous les aspects de la vie des arts, par régions les regroupant au niveau géographique, et par un moteur de recherche.
Pour chaque thème, une première page propose systématiquement des notices sur des événements en cours tirés de l’Agenda culturel, un article d’actualité plus développé, « Focus », des sites préférés (non hiérarchisés), une recherche de sites complémentaires par centres d’intéret , des « découvertes » et des sélections. Le même principe s’applique au niveau de la région et permet une approche de proximité. Le moteur de recherche – pour lequel il est nécessaire de taper le mot dans son intégralité - donne des accès affinés aux articles, aux sites, à l’agenda , aux musées et organismes concernés. Un espace pour les jeunes, sur le modèle des portails thématiques, leur apporte les informations susceptibles de les intéresser. Et une « surprise du mois », co-gérée avec le Centre national de la Cinématographie, présente une oeuvre numérique originale.

L’auberge espagnole
L’ergonomie est bonne, le cadre approprié, la mécanique tourne. Il est encore un peu tôt pour juger du contenu et de son devenir. Au plan documentaire, l’agenda indique présenter 13 000 manifestations, 170 festivals, 600 musées, et le portail 5 000 sites, ce qui est important. Au plan éditorial pur, Culture.fr, qui ne crée pas d’articles mais rassemble et organise, obéit aux régles de l’hospitalité "espagnole". Chaque partenaire est invité à apporter sa contribution , et on y trouvera ce que chacun aura proposé. D’excellentes choses existent déjà sur les sites français, mais il faut pouvoir continuer. Créer des contenus et les valoriser suppose des moyens à tous les niveaux. Ils ne sont pas introuvables et, au moment où l’on parle d’une CNN à la française, on peut rêver aussi d’un internet culturel à la française. Compte tenu du potentiel technique de l’internet et de son taux de pénétration à travers le monde dans les milieux susceptibles de s’intéresser à la culture, ce pourrait être à moindres frais un fantastique instrument de promotion à l’étranger. Quant à savoir si cette nouvelle initiative permettra de maintenir ce qui reste de l’internet culturel privé à une époque où il est difficile de rencontrer un responsable de site qui ne soit à court de ressources et ne se pose des questions sur son devenir immédiat, disons qu’il faudra faire vite.


 Danielle Arnaud
11.10.2003