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Musées

Giambattista Tiepolo (1696-1770), Portrait du doge Giovanni II Corner


Antonio Diziani (1737 - 1797), Bertoldino en vol attaché aux oies


Ca Rezzonico : le don de Martini

Le musée du 18e siècle vénitien s'enrichit d'une collection privée. Elle vient d'être inaugurée sour le nom de pinacoteca Egidio Martini, en hommage au donateur.

Le troisième - et dernier - étage du célèbre musée accueille désormais un ensemble de 261 peintures (dont quelques splendides Tiepolo, Diziani, Carriera,...) collectionnées pendant plus de 60 ans par Egidio Martini. Aujourd‘hui âgé de 82 ans, ce citoyen de Venise, tour à tour peintre, puis restaurateur et critique d‘art, vient de faire don de sa collection à la ville. A l‘occasion de l‘ouverture de la pinacothèque au public, nous avons rencontré Marino Cortese, adjoint au maire de Venise chargé des affaires culturelles.

Que représente la donation d‘Egidio Martini pour la ville de Venise?
Marino Cortese.
C‘est la plus importante donation que Venise ait reçue depuis le 19e siècle. Pour nous, elle constitue un trésor extraordinaire. La collection, concentrée sur les 17e et 18e siècles vénitiens, s‘étend aussi sur des périodes antérieures et postérieures, pour s‘achever sur les vues impressionnistes de Venise par Emma Ciardi. Mais surtout, comportant des artistes très peu représentés à la Ca‘ Rezzonico jusqu‘à présent, elle complète admirablement la collection du musée.

Pourquoi Egidio Martini vous a-t-il donné ses oeuvres?
Marino Cortese.
Parce que c‘est un homme intelligent ! (rires) Il adore sa collection, elle représente toute sa vie à ses yeux. Or, dans le contrat de donation que nous avons signé avec lui (et avec sa femme et son fils, ndlr), nous sommes obligés non seulement de prendre soin de «ses» oeuvres, mais de leur consacrer ad vitam aeternam le troisième étage de Ca Rezzonico. De quoi peut-il rêver de mieux pour son trésor ?

A combien cette collection est-elle estimée?
Marino Cortese.
A environ 70 milliards de lires (36 millions d‘euros). Mais pour moi, c‘est surtout la valeur du geste qui compte. Comme le dit Egidio Martini lui-même, c‘est à l‘humanité toute entière qu‘il offre ainsi son bien.


 Pierre Daum
16.10.2001