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Tschumi gagne l'Acropole

L'architecte Bernard Tschumi vient de remporter le concours pour le nouveau musée de l’Acropole, à Athènes, qui ouvrira à l'occasion des Jeux Olympiques de 2004.

Bernard Tschumi, architecte français installé à New York et Paris, auteur des Folies du parc de la Villette à Paris, de l’Ecole d’architecture de Paris-Marne-la-Vallée et du Centre culturel le Fresnoy, vient de remporter coup sur coup plusieurs concours : le nouveau centre d’athlétisme de l’université de Cincinnati dans l’Ohio ; les bureaux de la société Vacheron-Constantin, fabricant haut de gamme de montres, division de Cartier et Richemont, à Genève en Suisse ; le musée d’art contemporain de Sao Paulo au Brésil et le musée de l’Acropole grecque à Athènes. Le temple sacré accueillera en 2004, à ses pieds, une création contemporaine.

Le pari était délicat : concevoir un bâtiment qui soit capable de recevoir les sculptures exceptionnelles et les éléments d’architecture de la Grèce Antique, dans un contexte urbain délicat en raison des fouilles locales incessantes. Bernard Tschumi a conçu un édifice qui se compose en trois parties. Il imagine une base qui contient le hall d’accueil dominant les fouilles de Makriyianni, volume peu épais qui reçoit les expositions temporaires, la boutique et les services liés à la gestion. S'y superpose un large plateau de forme trapézoïdale, dispositif spatial en double hauteur, dans lequel sont aménagées les galeries de la période archaïque, dans un espace où la scénographie peut être flexible. Enfin, au sommet de cet empilement, une galerie court autour d’un patio rectangulaire. On y retrouvera pour l’essentiel les sculptures, en regard direct avec l’ensemble de l’Acropole. Cette ré-écriture contemporaine du Parthénon est orientée selon le même angle que son original. Le parcours du visiteur est voulu simple mais aussi libre. Il forme une boucle tri-dimensionnelle, grâce à des escalators situés à l’est et à l’ouest de l’édifice.

Pour l’éclairage, l’architecte a fait bénéficier, lorsque cela était possible, les œuvres de lumière naturelle. C’est pourquoi le volume supérieur est largement vitré, sur les côtés comme en toiture, les sculptures exposées ne craignant pas les effets des rayons du soleil, et révélant surtout leur beauté sous la lumière du jour. L’emploi de vitrages différents selon les façades permet de contrôler la chaleur, notamment lors des redoutables canicules estivales. Le musée de l’Acropole grecque offre un dialogue résolument contemporain, dans des proportions simples, justes, avec les matériaux traditionnels. A la masse de pierre de sa matrice, le nouveau musée répond par la légèreté du verre et du métal, pureté renforcée par la présence de béton et de marbre en soubassement.


 Rafaël Magrou
12.10.2001