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Marché

Bogdan Konopka, Nice,
musée Masséna
,1997
20 x 25 cm
Tirage original sur
papier aux sels d'argent
Justifié 1 / 10

Françoise Paviot (galerie Paviot)

Parmi les œuvres présentées à la FIAC, un Polichinelle du polonais Bogdan Konopka, à la technique affirmée.

Cette photographie de format 20 x 25 cm faite en chambre, illustre parfaitement le travail de cet artiste, Bogdan Konopka, Polonais résidant en France depuis 10 ans. Aujourd’hui âgé de 40 ans, le photographe travaille essentiellement le noir et blanc sur des thèmes liés au monde urbain. Sa « ville invisible » prend ici toute sa réalité dans ce Polichinelle assis sur une table de remise durant le carnaval de Nice. Contrairement aux autres œuvres de la galerie, présentant des scènes colorées, mouvementées et de grands formats, les photographies de Konopka nous incitent à la méditation et à la réflexion dans une gamme de gris recherchée.

Son travail demeure un acte réfléchi quel qu’en soit le thème. Avant même d’appuyer sur le déclencheur, Konopka connait le résultat final. Sa chambre volumineuse contient tout son savoir-faire, le résultat final ne nécessite aucune retouche. Un vrai photographe associe chimie et optique dans ses clichés, on peut dire que Konopka correspond à cette définition. Après des travaux en 10 x 12,5 cm, l’artiste passe à un format plus grand tout en conservant sa technique du tirage par contact. Le négatif original est directement posé sur la feuille de papier photo, ce qui explique la marque discrète sur les bords de l’œuvre. La bordure noir laissée volontairement autour de la photographie invite à la concentration sur une image qui prend alors une dimension intemporelle.

Bogdan Konopka reçoit des commandes dans toute la France. Il a réalisé une série sur les abbayes cisterciennes pour la Caisse Nationale des Monuments Historiques (Monum) et les lieux désaffectés de Paris, ses illustrations pour « Le Monde diplomatique» donnent une parfaite image de la capacité de ses travaux à rendre des concepts. Remarqué par les institutions pour sa richesse de lecture, Konopka a été gratifié du Grand Prix de Vevey il y a deux ans. Nous exposons cet artiste depuis 6 ans dans notre galerie. Son univers non-agressif, véritable miracle de la composition et des nuances, fait figure de réponse aux questionnements de nos contemporains. Ces scènes, comme prisonnières dans des petites surfaces, évoquent souvent au visiteur la notion de miniature et de petits trésors que l’on conserve longtemps sans en percer vraiment tous les mystères.


  Propos recueillis par L'Art Aujourd'hui
12.10.2001