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Expositions

Asger jorn, Brutto Scherzo, 1972
© Musées de Strasbourg


Jorn... enfin en France !

Le musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg rend hommage à Asger Jorn, l'un des fondateurs de «Cobra». Laurent Gervereau nous en dit plus.

Quel est la place de cet artiste sur la scène artistique internationale ?
Laurent Gervereau.
Asger Jorn est l’un des plus importants artistes de l’après-guerre. Né en 1914 dans le Jutland au Danemark, l’artiste se rend à Paris en 1936 où il travaille dans l’atelier de Fernand Léger. Fondateur du mouvement Cobra et de l’Internationale Situationniste dans les années 50, Asger Jorn ne travaille pas seul mais entouré d’amis comme Christian Dotremont, Guy Debord, Gérard Franceschi ou Guy Debord. Peintre, sculpteur, musicien et théoricien, cette figure clé des années 1950-1960, ce créateur essentiel, a marqué des générations entières.

Pourriez-vous nous présenter l’exposition ?
Laurent Gervereau.
Près de cent œuvres ont été rassemblées pour cette rétrospective : peintures, sculptures, céramiques provenant de musées illustres tels que la Tate Gallery de Londres, le Stedelijk d’Amsterdam, mais aussi des collections particulières du Danemark et de galeristes italiens. Quant à la muséographie, nous la souhaitions l’adaptée au style de Asger Jorn. Il nous fallait une présentation inhabituelle, sans les traditionnels murs blancs à angles droits. Parois inclinées, murs colorés sont bien plus adaptés au propos même de l’artiste. La salle des modifications, œuvres élaborées à partir de toiles anciennes, présente cette attention de Jorn pour l’héritage artistique. C’est dans cette même optique qu’il répertorie les Signes gravés sur les églises de l’Eure et du Calvados créant ainsi un répertoire universel des signes.

Peut-on dire que cette rétrospective constitue une véritable reconnaissance ?
Laurent Gervereau.
Une enquête de 3 ans dans 6 pays d’Europe nous a permis de monter ce projet. Découvertes d’œuvres inédites et de l’entourage de l’artiste ont enrichi nos données, nous donnant la possibilité de recouper les témoignages de ses proches avec ses travaux : compagnons du groupe Cobra dont Constant, membres de sa famille et autres artistes fréquentés. Pour la première fois, le manuscrit original des Mémoires réalisé avec Guy Debord est présenté au public. Une manière pour nous de faire le point sur ses publications : Fin de Copenhague, La langue verte et la cuite

 Stéphanie Magalhaes
22.10.2001