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Marché

Tran Trong Vu


Nicolas d'Olce


Atelier Benedito


17e édition de Mac 2000: un bon cru !

Le salon des artistes sans intermédiaire ouvre aujourd'hui à Paris. Visite guidée.

«Mac 2000 a dix-sept ans. C’est de plus en plus de travail, de plus en plus administratif et de moins en moins créatif pour moi» : Concha Benedito, fondatrice et présidente depuis l’origine de cette manifestation parisienne originale, peut bien ployer sous la tâche, elle n’en continue pas moins à la mener à bien ! 111 artistes sélectionnés par elle seule («uniquement ce que j’aime, dans un registre contemporain») sont présents cette année. C’est un peu moins que d’habitude, à cause de l’espace du Pavillon d’Auteuil, où se déroulera désormais la manifestation, initialement présentée au Grand Palais.

Les 111 peintres, sculpteurs ou photographes, présentent chacun une exposition personnelle, sur un stand qu’ils sont seuls à animer. Plus les foires de galeries se multiplient, plus la formule de Mac 2000 se démarque : chaque année, 20 000 visiteurs se pressent pour rencontrer physiquement les artistes, avec le sentiment d’acquérir des œuvres à bon marché, puisqu’il n’existe aucun intermédiaire. “«A l’origine, rappelle Concha, Mac 2000 était fait pour que les galeries repèrent les artistes et qu’ensuite, ils vivent en galerie. Le troisième jour de la première édition du Salon, lorsqu’un artiste est venu nous dire qu’il avait vendu une œuvre, on n’en revenait pas. Et l’an dernier, nous avons vendu 1604 pièces ». Autant dire que les candidats se pressent pour exposer, et que l’ambiance est excellente. D’autant que le catalogue se vend bien et que le million de francs de subvention du ministère de la culture permet une mise en scène et une médiatisation de qualité. Il faut dire que la personnalité de Concha, ancienne égérie du salon Jeune Peinture, y est pour beaucoup. Aussi tourbillonnante que son pinceau, cette Espagnole, que les galeries, de Chicago à Istanbul, s'arrachent, n’en finit pas de multiplier les initiatives.

Résultat ? Un bon cru, cette année encore. Si certaines toiles trop abstraites et certains marbres trop polis peuvent paraître excessivement décoratifs, plus d’une belle surprise est au rendez-vous. Les sculptures monumentales spectaculaires de Trotereau, notamment, dont les silhouettes de chrysalides et les excroissances organiques médusent. Les personnages aux bouches trop grandes ouvertes, peintes par le Vietnamien Tran-Trong-Vu, interpellent. Les signes poétiques et nerveux tracés par le Hongrois Peto envoûtent et les paysages sensuels de Chauvigny de Blot charment. Les scènes de ménage imaginées par Bourdin donnent le tournis. Ce qu’il y de bien, surtout, à Mac 2000, c’est que chaque année on y fait des découvertes…


 Françoise Monnin
19.10.2001