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Marché

Bernard Vassy : « Le syndicat des maisons de vente sera un outil de promotion »

Pour le président du syndicat des commissaires-priseurs de province, la mission de la nouvelle structure est claire : faire ce que la Chambre Nationale n'a pas pu faire, faute de moyens.

Votre syndicat devrait rejoindre la nouvelle structure de représentation des maisons de vente. Présentez-le nous.
Bernard Vassy.
Le Syndicat des Commissaires-Priseurs de Province (SCCP) est né au début des années 1970. Il s'agissait à l'époque de lutter contre l'ostracisme parisien (mon étude est à Clermont-Ferrand mais je suis moi-même de Paris), de montrer que le marché de l'art ne s'arrête pas au périphérique, comme beaucoup semblent encore le penser. Les 4/5e des commissaires-priseurs sont de province. Le syndicat a sommeillé jusqu'au début des années 1990 puis nous l'avons réactivé lorsque l'on a commencé à parler de réforme. Il compte 150 inscrits et j'en suis président depuis 4 ans.

Il y avait jusqu'à présent une Chambre Nationale des Commissaires-Priseurs.
Bernard Vassy.
Oui mais nous allons maintenant vers un marché ouvert, complètement nouveau. Pour les ventes volontaires, il n'y aura plus de Chambre Nationale au-dessus de nous. Nous avons besoin d'une nouvelle courroie de transmission avec les médias, les pouvoirs publics, les acheteurs, d'un outil de promotion des ventes publiques. Il faut un vrai budget de syndicat, au minimum 1 ou 2 millions de francs par an. Paris, la province et les auctionneers anglo-saxons doivent se ranger sous la même bannière. Avec, je le répète encore, un objectif essentiel : promouvoir une nouvelle profession. Ce que la Chambre Nationale, par manque de moyens et par sa nature corporatiste, n'a pas pu faire.

A l'heure où les études de commissaires-priseurs se transforment en sociétés commerciales, pourquoi ne pas conserver un organe provincial ?
Bernard Vassy.
Depuis des siècles, on raisonne en France en termes de marché protégé. C'est fini, on ne peut plus garder des réactions corporatistes ! Il n'y a plus aucune justification pour une spécificité parisienne ou provinciale. Demain, une société parisienne pourra venir vendre chez moi et je pourrai le faire à Paris. Nous assisterons d'autre part à une inévitable concentration des acteurs. Dans dix ans le nombre d'intervenants aura sans doute été divisé par trois. Il n'y a plus de privilège, c'est une situation difficile mais qu'il faut prendre de façon positive. Et en essayant d'en profiter pour structurer le marché.


 Rafael Pic
19.10.2001