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Marché

Comptes rendus de séances de dissection à Kyôto, 6 cahiers manuscrits in-4 et une soixantaine de dessins contenus dans une boîte en bois laqué
Estimation : 400 000 FF


Mystères de la médecine orientale

L'étude Tajan disperse aujourd'hui la bibliothèque sino-japonaise de Jean Blondelet.

Férus d’histoire de la médecine, bibliophiles en quête de raretés, spécialistes de l’Asie, musées et bibliothèques du monde entier.... Avec la vente de la Bibliothèque sino-japonaise de Jean Blondelet, l’étude Tajan et l’expert Bernard Clavreuil espèrent ratisser une large clientèle. A l’heure ou « l’Automne asiatique » prend ses marques à Paris, cette vacation constitue un événement : « Ce type de collection, rarissime, n’a jamais été dispersé en France », souligne Bernard Clavreuil « Nous sommes curieux de voir ce que cela va donner. » De Jean Blondelet, on ne saura que peu de choses, conformément aux souhaits de sa famille. Insatiable curieux d’histoire de la médecine et bibliophile passionné, cet industriel eut dans les années 1960 un coup de foudre pour l’Extrême-Orient, en particulier le Japon. Il quêta pendant des années les 87 lots présentés à la vente : livres anciens et manuscrits chinois et japonais du XIe au XIXe siècle, richement illustrés, essentiellement consacrés à la médecine et à l’histoire naturelle mais aussi aux textes religieux et littéraires.

C’est d’ailleurs du côté des beaux-arts et de la littérature que l’on trouve les plus hautes estimations de cette vente : 250 000/300 000 francs pour deux livres du Mahâprajnaparamitasutra (texte bouddhique commun à l’Inde, à la Chine et au Japon), imprimé en 1227 au Japon. Lot le plus cher : « l’Album des 16 arhat », ensemble relié de16 peintures sur soie chinoises du XVe siècle représentants des arhat (moines errants), par l’artiste Shang Xi (300 000/400 000 francs ).
L’ensemble de livres et manuscrits consacrés aux médecines chinoise et japonaise retrace sept siècles de recherches et de découvertes médicales et scientifiques en Asie, et démontre les interactions entre médecines chinoise, japonaise et occidentale. Favori de l’expert : « La traduction japonaise des traités de chirurgie d’Ambroise Paré. Une merveille qui reproduit le livre français du XVIe siècle avec, en illustration, des personnages blonds aux yeux bridés et aux vestes de brocard. De l’art !» (40 000/50 000 francs). Dans cette catégorie, la palme des estimations va à six cahiers manuscrits et illustrés : le compte-rendu des séances de dissection menées en 1806 à Kyoto par le grand chirurgien Unagami Zuiô. Un témoignage inestimable pour l’histoire de la médecine, estimé180 000/200 000 francs.


 Elise Le Bel
23.10.2001