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Bertrand du Vignaud : « Je suis très optimiste pour le marché français »

Le vice-président de Christie's France nous décrit la politique de sa maison, qui vient d'obtenir l'agrément pour réaliser des ventes volontaires.

Christie's France vient d'obtenir son agrément de la part du Conseil des Ventes. Qui tiendra le marteau ?
Bertrand du Vignaud.
Vous savez, chez Christie's, tenir le marteau n'est pas un acte personnalisé comme il peut l'être dans la plupart des maisons de ventes françaises. A part quelques rares exceptions - comme pour Christopher Burge par exemple, qui fait toutes les ventes impressionnistes à New York - en arrivant dans une vente Christie's le matin, je ne sais pas qui va tenir le marteau. Nous avons eu l'agrément pour trois employés de Christie's France, qui répondent aux critères demandés, c'est-à-dire qu'ils ont le diplôme de commissaire-priseur français.

Paris plafonne à 6% du marché mondial de l'art. Pensez-vous que la réforme lui permettra de retrouver une partie de son lustre passé ?
Bertrand du Vignaud.
Vous savez, j'étais l'autre jour à Bruxelles et je peux vous dire que nos voisins belges, et même de toute l'Europe continentale, sont prêts à sauter dans le Thalys pour faire le déplacement à Paris chaque fois qu'il y aura une vente intéressante. Je suis très optimiste sur l'avenir du marché français. Nous avons fait beaucoup de ventes à Monaco - Ojjeh, Givenchy ou Lagerfeld - et le monde entier était là, physiquement ou au téléphone. Mais c'était un exercice artificiel. Nous allions à Monaco pour vendre des collections françaises à des acheteurs dont beaucoup étaient français. Aujourd'hui, nous ferions ces grandes ventes - comme celle de l'appartement du quai de Grenelle de Hubert de Givenchy - à Paris.

Quelles ventes avez-vous en programme ?
Bertrand du Vignaud.
Plutôt que d'avoir une seule vente, nous avons préféré avoir une série de ventes qui couvriront tous les secteurs, du 5 au 13 décembre. Outre la collection René Gaffé d'art tribal, il y aura de l'argenterie, des livres (la collection Feltrinelli), des laques du Japon (collection Couvelaire), etc. Pour la suite, nous avons en prévision des dessins anciens (en même temps que se tiendra le salon du Dessin), du mobilier, etc. Mais l'expérience nous amènera peut-être à changer. Nous faisons un métier aléatoire, il est impossible de prévoir longtemps à l'avance une succession importante, par exemple.


 Rafael Pic
30.10.2001