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Expositions

Deux cents bougies pour Nancy

De la Révolution à nos jours, le musée des beaux-arts fait le point sur l’évolution de sa collection.


Pérugin, Vierge à l'enfant
© Musée des Beaux-Arts
de Nancy
Nancy bénéficie d’un contexte culturel favorable : une académie, une école de dessin, un patrimoine local et des personnalités telles que l’abbé Grégoire. En 1793, un embryon de musée se développe dans la chapelle du bâtiment national de la Visitation. Il prend le nom de muséum national de Nancy et compte déjà 126 peintures, 17 sculptures, 32 gravures, 30 dessins et divers objets de curiosité selon le premier catalogue établi par le peintre et conservateur, Laurent. Suite au décret Chaptal, en 1801, l’officialisation du musée de la ville de Nancy est effective au même titre que ceux des 15 autres métropoles régionales comme Bordeaux, Strasbourg ou Lille. Le fonds permanent ne va alors pas cesser de s’enrichir.


Carle Van Loo,
L'ivresse de Silène
© Musée des Beaux-Arts
de Nancy
Les saisies révolutionnaires dans les bâtiments religieux ont enrichi le fonds d’œuvres de pièces de qualité comme des toiles de Bellange, de Caravage, Reni ou Seghers. Les saisies chez les émigrés manifestaient un goût prononcé pour les genres mineurs et les artistes français comme Girardet, Claudot, Vallayer mais aussi Jordaens et Lievens. Il faut ensuite attendre 1800 et le traité de paix de Lunéville pour voir les collections s’enorgueillir de tableaux provenant du Museum Central (musée du Louvre). Les peintres du 18e siècle français y sont bien représentés : Boucher, Lemoyne, De Troy, Van Loo et Vouet. Les envois de l’État commencent en 1801. Nancy bénéficie du premier lot : 44 tableaux comptant des toiles de Champaigne, Pérugin, Cigoli, Rubens ou Van Hemessen.


Anne Vallayer Coster,
panier de raisin
© Musée des Beaux-Arts
de Nancy
L’exposition présentée dans les salles même du musée, récemment restructuré, retrace l’évolution de la collection permanente. Outre les nombreuses recherches effectuées pour rassembler le fonds originel, des restaurations ont permis de faire des découvertes de taille. Deux toiles, oubliées dans les réserves depuis des années, et pourtant mentionnées dans les inventaires révolutionnaires, ont révélé leurs secrets. Le martyre de saint Sébastien cachait une signature de l’artiste lorrain Jean Allemant, mentionné dans les comptes ducaux mais dont aucune œuvre n’avait été localisée. Une radiographie de la Pietà a permis de découvrir une composition sous-jacente datant du 17e siècle et témoignant de la peinture de dévotion lorraine. Deux siècles après, le musée de Nancy continue à faire progresser ses collections...


 Stéphanie Magalhaes
23.11.2001