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Expositions

Robe, 1926, portée par Louise Brooks © Jaïme Ocampo-Ranger / Collection cinématèque française


Scarlett, Lola Montès et Gigi : déshabillez-vous !

Le pavillon des arts accueille les robes des plus belles héroïnes du cinéma.

Henri Langlois (1914-1977), fondateur de la Cinémathèque Française, avait compris, le premier, l’urgence de sauver des films voués à la destruction. Mais il avait aussi décidé de collectionner les éléments qui participent à la construction d’un film. Scénarios, photographies, décors et costumes ont été rassemblés dans le dessein de créer un musée du cinéma. De nombreux réalisateurs, conscients du danger qui menaçait les somptueuses créations qui habillaient les plus grandes stars d’Hollywood et d’ailleurs, en firent très vite don à Henri Langlois. Les costumes des films d’Alfred Hitchcock, d’Akira Kurosawa, de Fellini et de bien d’autres se retrouvèrent entre ses mains. Une cinquantaine de ces robes de rêves sont présentées au public. La plupart d’entre elles, faites de soies, de satins ou de velours agrémentés des matériaux les plus hétéroclites : plastique, paille ou renard blanc, n’avaient encore jamais été exposées.

C’est avec émotion, que l’on retrouve les robes portées par la « divine » Greta Garbo dans Marie Walewska, par Vivien Leigh dans Autant en emporte le vent ou encore par l’une des plus grandes actrices du cinéma muet : Gloria Swanson dans L’admirable Crichton. On découvre que Sonia Delaunay avait dessiné la robe créée par Jacques Manuel pour Le Vertige de Marcel L’Herbier (1926). Delphine Seyrig, dans L’année dernière à Marienbad d’Alain Resnais, portait une robe de Coco Chanel. Walter Plunkett, quant à lui, eut le privilège d’habiller Elisabeth Taylor, Katherine Hepburn ou encore Joan Crawford. Dommage qu'un écran vidéo, projetant des extraits de films, placé à l’entrée de la première salle d’exposition gêne le passage. Une installation de miroirs, reflétant la partie cachée des robes, donne un petit effet Dame de Shangai fort à propos, mais on aurait souhaité une scénographie plus aérée pour mettre en valeur les costumes de ces grandes dames du cinéma.


 Laure Desthieux
25.10.2001