L'architecture mexicaine expose sa jeunesse

Les années 50-60 sont représentatives de la période glorieuse de l’architecture mexicaine avec les réalisations sculpturales de béton et de lumière de Luis Barragan et de Matthias Goeritz, notamment les tours de la Ciudad à Mexico (1957), les découpes architectoniques de l’hôtel Camino Real à Mexico (1964) de Ricardo Legoretta ou encore le musée d’Art moderne avec sa façade de verre suspendu (1965) de Pedro Ramirez Vasquez. La production contemporaine est moins connue du public, même averti. Le Centre culturel du Mexique de la rue Vieille du Temple à Paris propose durant deux mois de découvrir la production de la jeune génération issue de ce pays en pleine mutation culturelle.

Les architectes de la jeune garde qui exposent là sont tous, ou presque, exilés dans des pays européens, comme pour confronter leurs idées avec celles du vieux continent. Ils ont tous entre 25 et 30 ans et travaillent dans des agences de renommée internationale, comme Zaha Hadid ou the Office for Metropolitan Architecture/Rem Koolhaas, et ont pour la majorité effectué une partie de leurs études à l’Architectural Association School de Londres. Pilar Echezarreta, Juan Carlos Cano, Kenneth Bostock, Hugo Cervantes, Fernando Donis et Roberto Otero, Pablo Lazo, Pablo Leon de la Barra, Julio Amezcua et Francisco Pardo présentent leurs travaux personnels, concours, réalisations par des panneaux de concours, vidéos ou photographies prises à Mexico. Enfants de Barragan, ils se sont émancipés de leur patrimoine et offre une production hétérogène, combinaison d’installation éphémère, projets visuels sur la ville de Mexico ou encore images virtuelles représentant des connections intermodales dans la mouvance actuelle des écoles néerlandaise, anglaise ou française. Autant de courants diversifiés mais qui représentent bien les orientations multiples liées aux mutations actuelles, crises culturelle et sociale que subit Mexico, ville aux mille facettes, véritable foyer artistique en devenir.