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© Christian Devillers

Bilbao, l'après-Gehry

La restructuration urbaine de la capitale du Pays basque explorée sous toutes ses coutures.

La Documentation Française publie Bilbao, la culture comme projet de ville, ouvrage issu de l'atelier Projet Urbain, initié par la direction générale de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Construction et qui s'est tenu au cours du mois d'octobre 2000. Le regard porté sur l'ensemble des réalisations urbanistiques, très positif, privilégie la parole des instigateurs et concepteurs des divers projets. Ainsi le métro est -il qualifié de «projet architectural rigoureux» par l'ancien vice-ministre des Travaux Publics du Gouvernement basque et un sujet tel que l'avenir de Bilbao est abordé par le maire de Bilbao et le ministre de l'Aménagement du Territoire. Mais si le propos de cet ouvrage n'est pas, de toute évidence, de formuler une opinion critique sur les nombreux aménagements que la ville a connus, l'on peut reconnaître à ce petit opusucle, le mérite de présenter de manière assez exhaustive tous les projets à l'origine de cette métamorphose.
Une place d'honneur est accordée à ce qui est considéré comme le «catalyseur» de ce renouveau, le musée Guggenheim, œuvre de Frank Gehry, architecte auquel le musée consacre à partir d'aujourd'hui, une rétrospective. Une vingtaine de pages retracent la genèse du projet, les oppositions rencontrées et les conséquences financières d'une telle réalisation sur l'économie de la ville et de la région.

En fin d'ouvrage, quelques pages critiques viennent contrebalancer le bilan très élogieux dressé ultérieurement. Le bémol est notamment apporté par les architectes locaux qui, constatant le peu de retombées positives dont ils bénéficient, redoutent une «starification» de la commande architecturale. Frédéric Edelmann, critique d'architecture au «Monde», met également en garde contre «la surenchère de l'après-Guggenheim», et s'interroge sur l'évolution de la commande après le succès de l'édifice de Gehry. L'enthousiasme des élus pourrait en effet les conduire à promouvoir de trop nombreux projets, qui ne feraient que concurrencer l'édifice et lui ôter son allure de «cathédrale».
Le défi à relever semble désormais, après ce rythme effréné de construction, consister en l'apprentissage d'un urbanisme qui préserve plus qu'il n'accumule.




 Raphaëlle Stopin
31.10.2001