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Marché

Art Cologne : plus court, c'est mieux !

Le salon allemand d'art contemporain s'est clos hier sur d'excellents résultats, malgré une durée réduite cette année.

On le sait : l'Internationale Messe für Moderne Kunst de Cologne, pour sa 35e édition, si elle est n'est pas nécessairement la plus importante, reste la plus grande foire d'art du monde. 270 galeries y sont présentes, dont, bien sûr, une majorité de galeries allemandes. Cette année, la sculpture a été mise en avant avec la présentation d'ouvrages monumentaux comme, par exemple, l'œuvre multimédia de l'artiste belge Marie-Jo Lafontaine (galerie Peter Zimmermann, Mannheim), l'étonnante construction géométrique de Camille Leberer en verre et en fer et l'horrible assemblage de cinq chevaux grandeur nature intitulé Dans les champs de Flandres de Berlinde de Bruyckere.

Que s'est-il passé de marquant pendant cette semaine ? La prudence des collectionneurs, venus nombreux comme toujours, mais attendant le weekend pour prendre des décisions ; les prix exorbitants des artistes déjà très cotés ; l'absence de toute véritable nouveauté sur le marché, en dépit d'une aide aux jeunes galeries, dont les propositions n'ont guère été passionnantes ; une qualité d'ensemble très respectable : voici les principales observations qu'on retire de l'événement. Les créations les plus marquantes pour le public ont été l'installation de Rebecca Horn à la galerie Guy Bärtschi (Genève) et les magnifiques papiers de Joan Miró à la galerie Gmurzynska (Cologne). Mais en dépit de belles pièces de Polke, Bazelitz, Kiefer, rien ne paraissait devoir surprendre ou frapper l'imagination.

La France est, comme toujours, mal représentée. En dehors de la galerie Lahumière, bien placée à l'étage «noble » avec un beau choix de toiles abstraites-géométriques, de Herbin à Dubreuil, les autres se sont retrouvées dans une position subalterne, que ce soit Fournier (qui montrait de beaux tableaux de Hantai) ou Polaris et Gilles Peyroulet & Cie, reléguées dans une section photographique assez discrète en dehors des prix exorbitants des ouvrages exposés. Mais ici, c'est la stratégie qui domine : la Documenta se prépare dans ces allées…

Hier soir, au plan des affaires et de la fréquentation, organisateurs et galeries se félicitaient. Alors que la durée de l'événement a été réduite du 8 jours à 5 jours, pour répondre à un souhait des exposants étrangers, la fréquentation est demeurée quasiment la même : 65 000 visiteurs contre 70 000 l'an dernier. Et l'on a remarqué que plusieurs pièces se sont échangées à plus d'un million DM, une cotation exceptionnelle pour la manifestation. Le berlinois Michael Schultz s'est ainsi défait d'un Baselitz pour 1,3 million DM tandis que Schöne Welt de Cologne a négocié un Kieffer à 1 million DM. Du côté des Français, Tendances a vendu 6 sculptures de Fautrier, de 80 000 à 390 000 DM pièce.


 Gérard-Georges Lemaire
Rafael Pic
05.11.2001