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Expositions

Kitaj dans son studio à Los Angeles

Les fantômes de Kitaj

Douze ans après sa dernière exposition à Londres, Kitaj revient avec ses œuvres les plus récentes, créées dans son studio de Los Angeles.


Kitaj, If Not, Not, 1975-6.
Edimbourg, National Gallery of
Modern Art.
Né aux Etats-Unis dans l’Ohio, en 1932, le peintre Kitaj a vécu pendant de longues années en Angleterre. Associé à David Hockney et Peter Blake à ses débuts, il a développé, par la suite, une amitié forte avec Frank Auerbach et Lucian Freud. Son œuvre empreinte de violence et hantée par son identité juive et l’horreur de l’holocauste a joué un rôle majeur en Grande-Bretagne. A la mort de sa femme, Sandra Fisher, Kitaj est retourné vivre aux Etats-Unis.


D'après Cézanne...,
© RB Kitaj, Marlborough Fine
Art, Londres
Les récentes peintures de Kitaj rendent hommage à son maître incontesté : Paul Cézanne. Tout en s’inspirant de ses œuvres, il les relie à son expérience personnelle. Ses sujets deviennent autobiographiques. D’autres œuvres font référence à des peintres classiques. If Not, Not, (1975-6) reprend un paysage du vénitien Giorgione. Dans cet environnement idyllique transparaît le thème du meurtre des Juifs européens durant la seconde guerre mondiale. Une série de dessins reflète encore son amour pour Cézanne. Pour ces œuvres sur papier, Kitaj recompose des personnages tirés des tableaux de Cézanne et leur invente d’autres histoires. « J’ai toujours envié les romanciers, qui peuvent créer des personnages qui n’ont jamais existé et je pense que c’est dans cet esprit que j’ai voulu extraire ces petites personnes » dit Kitaj. En rassemblant ses œuvres récentes, la National Gallery propose une sorte de synthèse des obsessions du peintre : Cézanne, la mort de sa femme ou encore l’Holocauste...


 Laure Desthieux
07.11.2001