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Expositions

Des antiquaires dans les arbres

La Galerie Captier présente une trentaine d’objets-racines japonais et chinois.


Objet-racine, Cygne, 30 000 FF
Pour la quatrième édition de l’Automne asiatique à Paris, la galerie Captier a choisi de mettre en avant des objets qu’elle présente habituellement en petit nombre parmi des meubles et paravents extrême-orientaux : les objets-racines. Au 18e ou au 19e siècle, ces fragments de loupes, de lianes ou de racines ont retenu l’attention de lettrés et d’hommes sensibles à leur expressivité, à leur suggestivité naturelle. Selon les cas, ces bois aux formes tourmentées ont été non seulement sectionnés mais aussi laqués, vernis ou patinés. Par la suite, ils ont été utilisés comme éléments de mobilier - à l’image d’un petit tabouret chinois -, comme pots à pinceaux, comme supports décoratifs pour ikebana dans les pavillons de cérémonie du thé ou comme simples objets de contemplation et de méditation.


Objet-racine, chien, 60 000 FF
Sylvie et Bernard Captier présentent ici une trentaine de ces pièces rares, anonymes et difficilement datables. Leurs prix oscillent entre 5 000 FF et 60 000 FF, en fonction de leurs qualités intrisèques et de leur pedigree. Au-delà de leur aspect marchand, ces œuvres ne peuvent laisser indifférents. Par leurs formes indécises, elles permettent à l’imaginaire de chacun de s’exprimer. Seules certaines ont des formes vraiment « réalistes » et précises, comme un charmant canard constitué d’une pierre incluse dans la racine. Toutes les autres invitent au rêve par leurs formes abstraites et fantastiques. On peut reconnaître ici un animal, là une figure humaine, une montagne, ou une grotte... Une manière d’inciter à prendre la place des lettrés bouddhistes qui choisissaient le réel dans ses formes les plus humbles comme support de méditation.


 Zoé Blumenfeld
09.11.2001