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Expositions

Vase Hu, bronze damasquiné
d'or et d'argent, 4e siècle avant
J.-C., 19 cm

La crème des bronzes archaïques

À la galerie Oriental bronzes, un remarquable Bodhisattva du royaume de Holi veille sur une vingtaine de bronzes rares.


Bodhisattva Avalokiteshvara,
bronze laqué or, Chine province
du Yunnan, royaume de Holi,
12e siècle, 46,5 cm
Sinologue et épigraphiste, Christian Deydier s’est fait une spécialité de l’archéologie chinoise et plus particulièrement des bronzes rituels archaïques des dynasties Shang et Zhou, du 18e au 3e siècle avant notre ère. Son exposition inaugurée le 2 octobre réunit un ensemble de 18 bronzes chinois dont les prix varient entre 12 000 $ et 5 000 000 $. Parmi ces pièces, certaines sont exceptionnelles par leur technique, comme un Vase Hu du 4e siècle av. J.-C., au précoce décor niellé et damasquiné sur feuille d’argent. D’autres ont un bon « pedigree » comme un vase à nourriture Yu gui provenant de la collection de l’épigraphiste chinois Liu E et qui est cité dans 14 publications. D’autres encore sont rares par leur iconographie, comme ce Xizun en forme d’éléphant, l’un des dix vases à boisson fermentée zoomorphes répertoriés pour le 10e siècle av.J.-C.

C’est un « challenge entre collègues » qui a poussé Christian Deydier à réunir ces pièces exceptionnelles qui, d’habitude, circulent secrètement entre les collectionneurs. À l’occasion de l’Automne asiatique, qu’il a fondé en 1998, il met en exergue une statue du Bodhisattva Avalokiteshvara. La divinité du bouddhisme tantrique est reconnaissable par son haut chignon conique orné d’une représentation d’Amitabha, le Bouddha du passé. En bronze laqué or, dans une technique propre à la Chine du Sud, c’est l’une des rares sculptures connues du royaume de Holi (12e-13e siècle), une pièce dont la taille importante (46,5 cm) ajoute encore à la valeur.


 Zoé Blumenfeld
12.11.2001