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Expositions

Bouddha Sâkyamuni,
bronze doré, Tibet, 14e-15e s.
© Galerie Jacques Barrère

Variations en bronze doré

La galerie Jacques Barrère présente 47 pièces issues de trois anciennes collections européennes.


Lokapâlas, les Quatre
Gardiens du Monde
,
bronze doré, Chine, 17e s.
© Galerie Jacques Barrère
En position centrale, le Bouddha Sâkyamuni donne le ton de l’exposition. Ce bronze doré tibétain du début de l’époque Ming, vendu 1 500 000FF, offre une belle qualité technique. À ses côtés, les quatre Gardiens du monde ou « Lokapâlas », datés du 17e siècle, trônent en armures : Dhrtârashtra, Virûdhaka, Virupâksha et Vaishravana témoignent d’un travail digne d’une production impériale. De la rareté de cet ensemble découle son prix : 1 000 000 FF. Pour la plupart issues de commandes votives, ces pièces de toute beauté brillent de mille feux dans la galerie et révèlent la richesse iconographique de ces pays. Notons une œuvre majeure par son attribution aux ateliers de Rehol, palais situé au nord de Pékin. Amitâyus ou le « Bouddha au Nectar de Vie » (180 000FF) est un bronze à patine brune rehaussée d’argent du 17e siècle. Sa composition en différents éléments : socle, buste, coiffe, boucles d’oreilles, est très caractéristique de la production de cet atelier au même titre que la technique de niellage de cuivre, or et argent perceptible sur les jambes du personnage. La sensibilité qui émane de cette pièce demeure très proche des statuettes tibétaines.


Guhyasamâja, Assemblage
de Secrets
, avec sa compagne
Sagesse, bronze doré avec
incrustations, Tibet, 15e-16e s.
© Galerie Jacques Barrère
Outre les Bouddhas et les Bodhisattvas, cette exposition permet de se familiariser avec les autres divinités du panthéon bouddhique : Târâ Blanche ou la « Divinité de la Sagesse», Ushnîshavijayâ «la mère de tous les Bouddhas», Ekadasamukha-Avalokitesvara « Divinité de la Grande Compassion» ou encore Vajradhara «celui qui transmet toute sagesse mystique». Les représentations de rois ne font pas défaut comme en témoignent le Roi-Dharma du Royaume mystique de Shambhala du 17e siècle qui porte les ornements de son rang, tout comme le Roi-Dharma Thrisrong Detsan. La figure paisible de ces pièces d’origine tibétaine tranche avec le mouvement de la grande statue votive chinoise du Roi Dharmapâla Pehar (18e siècle). Des œuvres plus coquines sont également présentées : Guhyasamâja, « Assemblage de Secrets », avec sa compagne Sagesse, bronze doré tibétain du 16e siècle incrusté de turquoises. Un magnifique travail d’incision et de composition donne à la pièce une dimension supérieure et un prix : 250 000 FF. Toute aussi impressionnantes les unes que les autres, les statuettes en bronze doré font revivre le temps d’une exposition, mythes et légendes d’Extrême-Orient.


 Stéphanie Magalhaes
14.11.2001