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Marché

Terres cuites de Tian Shixin

Un Salon de saison

Jean-François Larrieu, artiste peintre, président du Salon d'automne, évoque cette exposition pas comme les autres.

Quelle est la spécificité du Salon d’automne ?
Jean-François Larrieu
. Le Salon d’automne est une manifestation annuelle organisée par une association d’artistes reconnue d’utilité publique. L’organisation d’un Salon coûte 2 500 000 FF. Nous avons une subvention du ministère de la Culture à hauteur de 950 000 FF et le complément est payé par les entrées, les cotisations d’artistes, les sponsors et les ventes de catalogues. L’exposition est autogérée par les artistes professionnels. Le Salon d’automne se distingue nettement des foires internationales mises en place par les galeries. Ici, le public est directement en rapport avec les artistes. C’est comme s’ils visitaient des centaines d’ateliers. Cet espace de liberté est une spécificité française qui n'a pas d'équivalent dans l'Europe et dans le monde. Ce Salon était, lors de sa création en 1903, en rupture avec l’institution officielle et il a accueilli de grands artistes, comme Bonnard, Matisse ou Vasarely.

Quelle est la composition du Salon cette année et quels sont ses objectifs ?
Jean-François Larrieu
. Cette année nous exposons plus de 700 artistes répartis entre la peinture, la sculpture, la gravure, la photographie, les arts décoratifs, ainsi que de nouvelles technologies. Le visiteur retrouvera Le cabinet des curiosités, qui propose à l’amateur des œuvres authentiques au prix plafond de 500 FF, qui fonctionne très bien depuis trois ans. Les délégations étrangères sont très intéressantes : le Monténégro avec le travail de Vojislal Vojo Stanic ou de Miodrag Dado Djuric, l’Autriche et les œuvres de Muntean-Rosemblum mais également les terres cuites du chinois Tian Shixin et la Corée avec les toiles de Lee Du-Sik. Depuis trois ans, nous essayons de remédier à l'image poussiéreuse du Salon, un travail d’époussetage a commencé avec une ouverture des portes à la jeune génération, et au travers de disciplines différentes comme les nouvelles technologies. La création, cette année, de l’espace consacré aux jeunes plasticiens issus des écoles parisiennes fait partie de la même volonté de renouvellement. Le salon les accueille et leur donne leur autonomie dans une cellule autogérée où les étudiants assurent la sélection d’œuvres parmi leurs condisciples. Nous espérons, bien entendu, dépasser les 25 000 visiteurs de l’année dernière. Nous avons mis en oeuvre les moyens de communication pour y parvenir. La situation est tendue, mais nous espérons que le public se déplacera. Mon objectif, en tant que président de l’association, est de développer un véritable carrefour d’art en France et d’en faire une vitrine européenne, où les artistes peuvent s’exprimer librement.


 Magali Desautez
16.11.2001