Home > Le Quotidien des Arts > Niépce à l’heure de l’image virtuelle

Politique culturelle

La Sucrerie

Niépce à l'heure de l'image virtuelle

Chalon-sur-Saône, berceau de la photographie, consacre quatre jours de débats et de projections à l'image virtuelle, les Nicéphore Days.

Comment le projet Nicéphore Cité est-il né ? Quelle relation entretient-il avec la manifestation Nicéphore Days ?
Cécile Fabris, chef du projet Nicéphore Cité. L'initiative est politique, elle provient du Chalonnais. Nous nous sommes appuyés sur deux constats. Chalon est la ville qui a vu naître Nicéphore Niépce, inventeur de la photographie, mais elle est également un important centre de recherche de l'image numérique. Il nous a semblé judicieux de bâtir une stratégie à partir de ces deux pôles. La manifestation Nicéphore Days est l'émanation directe du projet Nicéphore Cité. L'ensemble est financé par la ville, la communauté d'agglomérations (28 communes), la région Bourgogne, le département Saône-et-Loire, l'Etat ainsi que les grands industriels des domaines publics et para-publics.

Quels sont vos partenaires ? Quel rôle tient le musée Niépce dans le projet ?
Cécile Fabris Le premier de nos partenaires est en effet le musée. Celui-ci va connaître un important développement dans les années à venir. Un grand projet va être mené visant à établir un centre de ressources des nouvelles technologies. Un second partenaire, l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers, est basé à Cluny mais a une antenne à Chalon, l'Institut de l'Image, qui dispense une formation centrée sur les nouvelles technologies appliquées à l'image. ll s'intéresse donc à l'image virtuelle, à l'interactivité son/image, etc. L'EMA Fructidor propose quant à elle un enseignement qui mêle art et ingénierie. Viennent ensuite les partenaires économiques, agence de développement et chambre de commerce, chargées d'attirer les entreprises des nouvelles technologies vers notre région.


Sous le direction de D. Pasqualini
Accidents de l'ombre
Quelles sont les manifestations artistiques développées dans le cadre du projet Nicéphore Cité?
Cécile Fabris Nous avons élaboré un programme d'action avec l'Union Européenne pour des applications artistiques, culturelles. Un de nos objectifs est de développer un outil qui s'appliquerait au patrimoine et à l'archéologie. Il est, à ce titre, utile de rappeler que l'Institut de l'Image a créé, il y a quelques années, la première reconstitution virtuelle d'un monument, la basilique de Cluny. L'objectif est d'intégrer les derniers développements en matière de création numérique pour élaborer un instrument de travail, un prototype technologique, qui permette à quiconque une valorisation de son patrimoine. Le musée Niépce met en place quant à lui la «techno-pédagogie», qui consiste à connaître un objet inaccessible par le biais de la technologie de simulation qui nous fait découvrir ce que nos yeux ne peuvent voir. Un des grands projets est aussi celui du centre de création de la réalité virtuelle, qui, partant du constat que les arts numériques français ne sont pas assez soutenus, entreprend de promouvoir, produire et diffuser ces créations. Notre but est de faire de Chalon la cité internationale des arts et technologies de l'image.

Quelles vont être les dispositions prises, en terme d'espace d'accueil, pour héberger ces nouvelles activités ?
Cécile Fabris Nicéphore Cité est pour le moment le nom de baptême de tous ces partenariats, mais à terme un lieu physique incarnera le projet. La ville a racheté récemment une grande friche de 50 000 mètres carrés, la Sucrerie, qui accueillera le musée Niépce, son futur centre de recherches technologiques appliquées au patrimoine et à la muséographie et un «incubateur d'entreprises». Dans ce dernier, les chercheurs, start-up et autres structures pourront passer du projet, au prototype et enfin au monde de l'économie. Nicéphore Cité a démarré en début d'année. Notre activité de promotion des nouvelles technologies et de ses diverses applications est déjà en marche comme l'attestent les Nicéphore Days. La réhabilitation de la friche devrait être finie pour 2006.


 Raphaëlle Stopin
15.11.2001