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Marché

Clichés à tous prix

L’étude Libert & Castor réunit les grands noms de la photographie du 20e siècle et remet sous les projecteurs des artistes confidentiels des années 1980.


Josef Sudek,
Nature morte au verre
Estimation : 90 000 / 100 000 FF
La vente de l’étude Libert & Caster propose environ 300 photographies originales du 20e siècle. Elle couvre tous les domaines de la photographie : images ethnographiques d’Afrique et d’Océanie, portraits de personnalités –Keith Haring nu et peinturluré sous l’objectif d’Annie Leibovitz (50 000 FF), Marylin en Mao de Philippe Halsman ou Jean Cocteau avec un masque de Berenice Abbott- , sans oublier les toujours très recherchées images érotiques, des années 1920 à Nobuyoshi Araki. On remarque également un très beau tirage en plein cadre du Baiser de l’hôtel de ville de Doisneau (60 000 FF), les prostituées mexicaines de Calle Cauhtemocztin, un tirage argentique des années 1980 signé de Cartier-Bresson (25 000 FF), une magistrale Nature morte au verre de Sudek tirée du cycle From the glass labyrinths (90 000 FF) ou les travaux du portraitiste et publicitaire André Steiner...


Pierre de Fenoÿl,
Castelnau de Montmiral,
1985. Est. : 6 000 / 7 000 FF
Viviane Esders, expert à la Cour d’Appel de Paris et spécialiste de la photographie du 20e siècle, nous a révélé ses préférences. Il y a d’abord une originale collection consacrée au cirque des années 1900. Jacques Fort a en effet consacré plus de 30 ans à rassembler des portraits documentaires et poétiques d’artistes, de clowns et d’acrobates pris en studio dans des poses souvent très recherchées. Il y a également deux beaux ensembles de photographies des années 1980. Certaines permettent de redécouvrir les travaux anciens d’artistes aujourd’hui sur le devant de la scène comme ceux de Toni Catany, le chef de file de l’école catalane, d’Alain Fleisher ou de Jan Saudek. D’autres révèlent au contraire des artistes plus confidentiels, véritables précurseurs de la photographie d’aujourd’hui. Les travaux de Pierre de Fenoÿl ou Bernard Faucon « vont obligatoirement être retrouvés plus tard car ils sont emblématiques d’une création longuement mûrie et non pas d’une production à outrance », précise Viviane Esders qui était à l’époque à la tête d’une galerie...


 Zoé Blumenfeld
16.11.2001