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Politique culturelle

Sainte-Chapelle, la salle haute
© Monum


Sante-Chapelle, la salle basse
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Sainte-Chapelle, la rosace
© Monum


Bjork fait entrer le rock à la Sainte-Chapelle

La diva islandaise mariée au gothique flamboyant : sur quels critères le Centre des Monuments Nationaux ouvre-t-il ses biens aux artistes contemporains ? Réponse d' Henri Maurel, directeur de la communication.

Pourquoi avoir offert la Sainte-Chapelle à Bjork ?
Henri Maurel.
Nous n'avons pas offert la Saint-Chapelle à Bjork, c'est elle qui l'a choisie. Lorsque j'ai su qu'elle préparait la sortie de son nouvel album, «Vespertine», et qu'elle cherchait des endroits originaux, j'ai fait en sorte qu'elle soit avertie suffisamment tôt de la disponibilité de certains lieux prestigieux du patrimoine. Elle a visité la Sainte-Chapelle sans que je le sache et cette visite a dû être concluante. La procédure a ensuite été la même que pour les autres événements qui se déroulent à la sainte-Chapelle ou dans les sites que nous gérons : un contrat de location signé avec la production.

N'y a-t-il pas des risques pour le monument : volume sonore trop élevé, public trop enthousiaste à l'entrée ?
Henri Maurel.
Il ne s'agit pas d'une rave party ! Nous sommes bien sûr attentifs au respect dû au monument. Cet événement entrait dans le cadre des concerts que l'on peut tenir à la Sainte-Chapelle : pas de musique amplifiée mais, outre Bjork, une harpiste, un choeur, des bruitistes. En ce qui concerne d'éventuels débordements du public, l'accès à la Sainte-Chapelle est très difficile. Elle est dans l'enceinte du Palais de Justice, qui relève du pouvoir judiciaire et qui est protégé par la Défense Nationale

Quelles sont les retombées attendues ?
Henri Maurel.
Les concerts de Bjork ont beaucoup fait parler de la Sainte-Chapelle. C'est l'un des effets que nous attendions. Aujourd'hui, la Sainte-Chapelle est le troisième monument le plus visité du Centre des Monuments Nationaux, derrière l'Arc de Triomphe et le Mont-Saint-Michel, avec 800 000 visiteurs par an, et le premier de nos monuments religieux. Tôt ou tard, d'autres monuments religieux connaîtront la même notoriété. La notoriété est un élément essentiel pour amener à la fréquentation des monuments. Cela permet de les faire connaître à d'autres publics, les jeunes par exemple ou le public de proximité. C'est une forme d'investissement sur l'avenir.


 Rafael Pic
24.08.2001