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Marché

Ballottage défavorable pour Phillips

Un Jeff Koons invendu et un Basquiat surestimé... Quel bilan tirer de la vente new-yorkaise du 13 novembre ?


Jean-Michel Basquiat, Sans titre
(Ange)
Est. : 900 / 1 200 000 $
Vendu : 710 000 $
Le 5 novembre, Phillips avait été rassuré par la vente des collections d’art moderne Hoener et Smooke. Le bilan des enchères new-yorkaises d’art contemporain du 12 et du 13 novembre est pour le moins plus contrasté puisque sur les 223 lots proposés, 101 n’ont pas trouvé preneur. Décryptons plus particulièrement les résultats de la première vacation qui réunissait 45 pièces importantes d’après-guerre. Parmi celles-ci, on compte 9 invendus et non des moindres. Deux d’entre eux comptaient parmi les plus hautes estimations : le Fait d’hiver de Jeff Koons (1,5 / 2,5 millions $) et une peinture de Gerhard Richter de 1985 (900 / 1 200 000 $). Deux autres faisaient partie des dix lots estimés à plus de 400 000 $, un mobile de Bruce Naumann et Dylan Study, une huile de Brice Marden. Quant aux pièces vendues, certaines ont également eu des résultats décevants. L’ange de Jean Michel Basquiat a été acquis pour 710 000 $ au lieu des 900 000 $ à 1 200 000 $ attendus sans compter les nombreuses adjudications à des prix légèrement inférieurs aux estimations, signées Maurizio Cattelan, Polke, Fontana, Andre ou Judd.


Jeff Koons, Fait d'Hiver
Estimé 1,5 / 2,5 millions $
Invendu
Pourtant, aujourd’hui, les experts se refusent à tout commentaire alarmiste. Marie-Aline Prat, expert de la prochaine vente d’art contemporain de maître Tajan se cache derrière l’indépendance de l’étude qu’elle représente en arguant de la spécificité d’une vente visant une clientèle essentiellement américaine. Quant à Wilfrid Vacher, expert de la vente d’octobre de Pierre Cornette de Saint-Cyr, il juge la première partie de cette vente plutôt satisfaisante. « Finalement, il n’y a que neuf lots qui ont été ravalés. Ce n’est pas énorme. Beaucoup de pièces importantes sont passées et des lots comme le Gurski, ou le Gonzales-Torres se sont bien vendus alors qu’on avait quelques inquiétudes. Pour ce qui est du Jeff Koons, une estimation pareille confinait au délire. Tout comme, pour un Richter de cette période. Non, l’échec a vraiment touché la « part two ». Peut-être que les pièces n’étaient pas de très bonne qualité ». Paroles réellement rassurantes ou souhait de ne pas faire céder les acheteurs à la panique ?


 Zoé Blumenfeld
15.11.2001