Home > Le Quotidien des Arts > Pompéi, année érotique

Patrimoine

Pompéi, année érotique

Le site archéologique le plus visité d’Italie inaugure en décembre des thermes, dont les fresques ont été récemment restaurées.


Une vue des thermes
© Soprintendenza archeologica
di Pompei
On connaît depuis longtemps – depuis la redécouverte du site au début du 18e siècle - les compositions érotiques qui ornent les murs des demeures pompéiennes. Un nouvel ensemble particulièrement significatif vient s’ajouter aujourd’hui à ce corpus. Il figure sur les parois de thermes dont les premiers éléments ont été fouillés en 1950, mais dont les peintures n'ont été découvertes qu'en 1985. Pompéi possédait plusieurs établissement thermaux dans son enceinte – les célèbres thermes Stabiens, les thermes du Forum ou les thermes centraux, dont la construction fut interrompue par l’éruption fatale du Vésuve en l'an 79. Mais les habitants pouvaient également fréquenter des établissements en «banlieue».


L'une des fresques
© Soprintendenza archeologica
di Pompei
C’était le cas de ces «Terme suburbane» de l’époque d’Auguste, dont la restauration vient de s’achever et qui ouvriront au public le 18 décembre. Ils comportaient un bassin d’eau froide, un second d’eau tiède, un troisième d’eau chaude. Il disposaient aussi d’un bain de vapeur et, adjonction postérieure, d’une piscine couverte. La présence d’un vestiaire unique, décoré de fresques érotiques, a fait supposer à certains qu’il s’agissait davantage d’une maison de rendez-vous que d’un véritable complexe thermal. Mais pour les inventeurs, la présence de motifs de ce genre – on remarque en particulier des scènes d’amour saphique - n’avait rien de choquant pour les Pompéiens.

La restauration a été menée grâce à la contribution d’une fondation bancaire, la Compagnia di San Paolo. «D’autres réouvertures sont programmées pour les prochains mois, explique Pietro Giovanni Guzzo, surintendant à l'archéologie de Pompéi. Après les thermes, suivront la maison de Ménandre et celle de Giulio Polibio, dont la restauration est désormais achevée». Dans le même temps, ce sera au lupanar, victime de son succès, de fermer pour une remise en état. D’un érotisme à l’autre…


 Rafael Pic
19.11.2001