Home > Le Quotidien des Arts > Les contes fantastiques de Feldman

Expositions

Les contes fantastiques de Feldman

Entre la réalité et sa reproduction, la fondation Tapies de Barcelone explore le travail de l'artiste allemand depuis 1972.


© Hans-Peter Feldmann
Né à Dusseldorf en 1941, Hans-Peter Feldmann fait partie des figures majeures sur la scène artistique allemande dans les années 60. Avec l’arrivée des troupes alliées, une nouvelle image du monde apparaît, fortement imprégnée de la culture américaine. À travers le cinéma et les moyens de communication, l’Allemagne en reçoit toutes les influences, et la ville de Hilden, où vit l’artiste jusqu’en 1973, perçoit l'art à travers les reproductions et les photographies. L’artiste garde un souvenir de ces images auxquelles il accorde une fonction nouvelle, celle de créer des mondes : timbres, illustrations de livres, cartes postales... participent à la construction de son art.


© Hans-Peter Feldmann
Le travail de Hans-Peter Feldmann peut se diviser en deux étapes entrecoupées par 10 années de silence durant lesquelles il ouvre une boutique de curiosités. De la fin des années 60 à 1980 puis à partir de 1989, Feldmann développe une manière très personnelle de voir le monde. Ses premières œuvres réalisées entre 1968 et 1976 prennent la forme de petits livres modestes titrés Image et contenant des photographies, des lettres, des affiches et d'autres visuels du quotidien. L’artiste reproduit ici le concept de Barthes visant à se réapproprier les images et les objets à partir de son univers quotidien. La photographie devient ainsi son principal médium. Dans les années 1977, la couleur apparaît aussi bien dans son approche des photocopies que dans le traitement de ses sculptures en gypse.


© Hans-Peter Feldmann
Le thème de la série revient sans cesse dans sa production. Times Series correspond à une succession d’images d’un même lieu ou d’une même personne prise dans des espaces-temps très réduits selon la méthode des photogrammes. Les sujets sont tirés du quotidien comme cette femme qui nettoie ses carreaux. Bien d’autres séries se succèdent comme Livre du téléphone qui reconstitue les minutes d’attente devant une cabine téléphonique ou encore Tous les vêtements d’une femme en 1977. En dernier lieu, 100 ans présente 101 portraits de son entourage et pose une fois encore la question du passage du temps. L’œuvre de Hans-Peter Feldmann approche le quotidien sans romantisme ni idéalisme.


 Stéphanie Magalhaes
27.11.2001