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Une histoire de portraits

Gallimard étudie, dans un ouvrage de 300 pages, l'un des thèmes les plus anciens de l’histoire de l’art : le portrait.

Il semble donc que tout a commencé au 15e siècle ! De L’homme au turban rouge par Jan Van Eyck en 1433 aux Marilyn d’Andy Warhol en 1967, le portrait est décliné sous toutes ses facettes : de profil, de face, en pied ou en buste, individuel ou collectif, funéraire ou anonyme. L’ouvrage s’ouvre sur le rôle des peintres flamands dans l’évolution du portrait moderne en citant Van der Weyden, Memling, Bouts mais aussi le Maître de Moulins et Jean Fouquet. De ce dernier, on peut admirer les miniatures du Livre Heures d’Étienne Chevalier commandées à l’artiste sous le règne de Charles VII. Les gros plans de Piero della Francesca ou Antonello de Messine scrutent les visages de manière à en extraire les caractères propre à chaque individu.

Léonard de Vinci et sa Dame à l’hermine, Balthazar Castiglione de Raphaël, l’autoportrait d’Albrecht Dürer, le portrait de Charles Ier par Van Dyck, L’abbé de Saint-Non de Jean-Honoré Fragonard et bien d’autres exemples se succèdent page après page révélant l‘importance du portrait au cours des siècles. Des confrontations intéressantes abordent les diverses valeurs véhiculées par ces représentations. Ainsi le raffinement du Chapeau de paille de Rubens se trouve confronté à l’expressivité des Études de têtes de Noir du même artiste. Certaines figures bénéficient d’analyses plus approfondies comme Rembrandt, Vélasquez, Matisse ou Picasso. L’ouvrage permet d’aborder des thèmes liés au contexte historique et social : les papes au Vatican, l’âge des Lumières, la société de loisirs, les professions artistiques.

Si le maigre chapitre sur le 19e siècle omet des interprètes aussi célèbres que Fantin-Latour, le 20e siècle répertorie les œuvres majeurs de l’art moderne et contemporain : Gustave Klimt, Amedeo Modigliani, Alberto Giacometti, Roy Lichtenstein et Chuck Close. La dernière partie de l’ouvrage traite des thèmes généraux, de la symbolique et de la signification des œuvres. On apprend que la chouette peut être à la fois symbole de sagesse et de stupidité alors que le vase est emblématique de la famille d’Este. Malgré une présentation agréable, des illustrations en nombre et des textes clairs, le lecteur sera un peu désappointé de ne trouver que de brèves allusions aux fresques égyptiennes et aux portraits sculptés romains. Dommage que le premier portrait français de Jean le Bon, conservé au Louvre, ne trouve pas sa place dans cette analyse.


 Stéphanie Magalhaes
29.11.2001