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Expositions

Vue générale de l'expo © Françoise Monnin

Figuration libre : le club des Cinq

Menés par Boisrond et les frères Di Rosa, les trublions des années 80 sont devenus des références.

«Ils ont ouvert tout grand les vannes de la peinture pour y faire circuler un sang neuf» : voilà comment le critique d'art Philippe Piguet, commissaire de cette exposition, définit le rôle des cinq artistes français réunis sous le label «Figuration Libre» au début des années 80; soit Combas, Boisrond, Blanchard et les frères Di Rosa. Agés de vingt à trente ans alors, les compères, nourris de télévision et de bande dessinée, barbouillaient avec talent des personnages aux formes sommaires et aux couleurs vives, dans des espaces urbains cacophoniques. Repérés par l'écrivain Bernard Lamarche-Vadel, ces joyeux drilles venaient à point nommé rafraîchir une scène artistique saturée de concepts et de minimalisme. Leur succès immédiat a fait la joie de quelques galeries et a engendré des séries de produits dérivés, du tee-shirt au porte-clefs, dédramatisant avec bonheur la notion d'art contemporain.


Di Rosa junior, 1984
© Françoise Monnin
Vingt ans après, la présente exposition dresse un bilan passionnant de ce qui ne doit plus être considéré comme une aventure originale, mais bien davantage s'inscrire dans un courant occidental, auquel participèrent les graffitistes américains, les nouveaux fauves allemands ou encore les héritiers nordiques du célèbre groupe Cobra ; soit la consécration de formes d'expressions instinctives et autodidactes. Peu de chefs-d'œuvre, à la vérité, sont réunis dans l'actuel accrochage de la Fondation COFFIM. Il s'agit davantage de témoignages, admirablement présentés et furieusement joyeux. On peut passer là un très bon moment, et se féliciter de la réouverture de ce bel espace, toujours dirigé par Nathalie Gaillard. Il s'agit en effet de l'ancienne Fondation COPRIM : l'entreprise en question, récemment vendue, a été séparée de sa fondation pour l'art contemporain. Rattachée à la nouvelle société COFFIM, nul doute que ce lieu si précieux pour l'art contemporain et si utile aux milliers d'enfants qui ont déjà bénéficié de ses ateliers pédagogiques va continuer à nous régaler de bonne peinture.


 Françoise Monnin
30.11.2001