L'agonie de l'art afghan

WASHINGTON, 22 nov (AFP) - Il aura fallu au moins deux jours à deux ministres talibans et des miliciens fondamentalistes pour détruire l'année dernière les trésors du musée national de Kaboul, rapporte jeudi le Los Angeles Times qui cite des témoins.
Armés de pierres, de haches et de masses, le ministre de l'Information et de la Culture, Quudratullah Jamal, et celui des Finances, Aghajan Motasem, ont systématiquement fracassé quelque 2.750 oeuvres d'art, parcequ'elles dépeignaient des êtres vivants et offensaient leur conception de Dieu.
Un historien et un archéologue qui ont supplié les deux ministres d'épargner ces richesses irremplaçables ont été menacés: "L'un des ministres nous a dit que si nous essayons d'arrêter la destruction, ils briseraient nos cranes avec la même hache", a expliqué l'historien Yahya Mohebzadah.
Il a raconté que le premier jour, les deux ministres ont utilisé des pierres pour viser les objets d'art. Le lendemain, ils sont revenus avec des haches et ont ensuite été rejoints par des soldats talibans armés de masses.
En tout, ils ont détruit plus de 2.750 objets d'art qu'ils considéraient offensants.
L'historien a indiqué au quotidien qu'il ne lui restait qu'un vieux guide pour touristes, datant de 1974, pour lui rappeler les objets qui ont été détruits.
L'action des talibans est restée largement inconnue en dehors de l'Afghanistan jusqu'en mars dernier, lorsqu'ils ont ordonné la destruction des statues pré-islamiques de Bamiyan, deux Bouddhas sculptées dans la falaise entre le II et le Vème siècle, suscitant un grand émoi dans la communauté internationale.

Toutes les informations d'origine AFP reproduites dans cette page
(dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété
intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations
ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée
commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord
préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des
délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences
des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés

©2001 Agence France-Presse